Copé et Parisot : les barbares de la mondialisation

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Par Laurent Pinsolle 30 avril 2013

L’inexorable progression du chômage et le record atteint la semaine dernière ont provoqué son cortège de réactions. Mais tant l’UMP que le Medef proposent d’aller plus loin encore dans une politique qui a pourtant échoué comme le montre l’interview de Laurence Parisotque les propositions de Jean-François Copé.
 
 
Laurence Parisot, l’Attila de l’austérité
Il faut écouter l’interview de Laurence Parisot par Jean-Michel Aphatie. La future ex-présidente du MEDEF s’y fait une avocate inflexible de l’austérité budgétaire, usant de sophisme pour essayer de démontrer ce que presque plus personne n’admet aujourd’hui : qu’il faut poursuivre dans une réducation mortifère et suicidaire des déficits publics. Alors que même le FMI a admis l’évidence sur la base d’études scientifiques, elle refuse l’évidence soulevée par les trois dernières années.
Ainsi, alors que le journaliste évoquait le débat actuel sur le changement de politique, sur la nécessité de desserrer la rigueur, elle lui a répondu qu’il « fallait au contraire tout faire pour réduire les déficits ». Elle a justifié cela en disant que les déficits poussaient les impôts à la hausse ce qui pèse à la fois sur le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises. Sauf que si on faisait une pause dans la baisse des déficits, il n’y aurait pas besoin de monter les impôts. CQFD.
Mais Laurence Parisot n’a pas seulement nié l’évidence de l’échec des politiques d’austérité, démontré par Jacques Sapir ou Paul Krugman, elle a également justifié de manière très maladroite l’accord entre quelques syndicats de salariés en soulignant qu’il « permet aux entreprises de s’adapter à la conjoncture et au carnet de commande ». En clair, cela facilitera les licenciements dans les périodes de récession comme aujourd’hui et cela va donc accentuer la progression du chômage !
Jean-François Copé, Attila du droit du travail

En matière de sophisme, le président de l’UMP n’est pas mauvais également. En effet il a appelé la semaine dernière François Hollande à « rompre avec sa politique suicidaire », tout en trouvant le moyen de faire des propositions qui ne sont que le prolongement de l’accord entre le MEDEF et certains syndicats de salariés, que le gouvernement a validé, et des mesures du rapport Gallois. Bref, s’il avait été honnête, il aurait du lui demander d’aller plus loin dans la politique menée depuis la rentrée.

Le programme de l’UMP pour relancer l’emploi fait froid dans le dos : abrogation des 35 heures, avec possibilité de passage à la semaine de 39 heures payée 35 heures ! Une baisse de 10% du pouvoir d’achat ! Comme l’a fait le gouvernement en place, il propose de confier aux partenaires sociaux une nouvelle simplification du code du travail. Enfin, il propose un contrat unique qui « pourrait porter sur une mission précise dont l’achèvement entraînerait la fin du contrat ».
Les propositions de l’UMP sont sidérantes. Tout d’abord, la sempiternelle critique des 35 heures est ridicule venant d’un parti qui a été au pouvoir pendant 10 ans. Pourquoi ne les a-t-il pas abrogé ? Pendant combien de temps encore vont-ils l’utiliser comme un totem de leur opposition au PS ? Ensuite, il est bien évident que leur remise en cause aujourd’hui provoquerait une envolée du chômage car les entreprises manquent de demande et en profiteraient pour restaurer leurs marges. Et outre la casse sociale, cette course au moins-disant social ne relance pas l’économie ailleurs.
Bref, alors que la remise en cause de notre modèle social par le PS ne produit aucun résultat, l’UMP et le MEDEF proposent d’aller encore plus loin dans cette impasse et d’accélérer son démantèlement. Comme le dit bien Coralie Delaume dans son blog, aujourd’hui, il n’y a plus de solution.

 

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