Gilets jaunes et villes inintelligentes

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Dans cette vidéo, Charles Gave explique parfaitement l’origine de la crise des Gilets jaunes. La mondialisation a induit un développement urbain centré sur les métropoles qui se conçoivent comme une chaîne interconnectée de Global cities, comme l’a analysé la sociologue américaine Saskia Sassen. Les liens locaux de la ville et de son territoire sont affaiblis par le mouvement général de privatisation tandis que se développent d’autres formes d’organisation spatiale avec la mondialisation. Les très grandes villes, à la base Londres, New-York et Tokyo, deviennent les nouveaux centres de pouvoir. C’est le phénomène de métropolisation qui, plus qu’un phénomène, est devenu une idéologie, comme l’a relevé le professeur G.F Dumont. Idéologie qui atteint des degrés délirants comme je l’ai montré dans le cas du Grand Paris.

La métropolisation se traduit par la dislocation du tissu social, avec au centre les très riches à super riches ( le 1% à 0,1%) – les bobos branchés qui élèvent des poulets bios sur le toit de leurs immeubles hors de prix, à la périphérie les immigrés low-cost – il faut bien livrer les pizzas commandées sur Internet – et à la périphérie le peuple old school, les anciennes classes populaires qui vivent dans les périphéries que la classe des bobos condamne à l’abandon. Ce phénomène mondial est analysé en France par le géographe Christophe Guilluy et se traduit par le déclassement d’une France, celle ” des gars qui fument des clopes et roule au diesel ” selon l’expression du ministricule Benjamin Griveaux qui illustre tout le mépris de classe de la bobocratie.

L’équation financière qui résulte de cette dislocation de l’espace est simple, qui s’organise en trois cercles: Dans le premier, les bobos cumulent la richesse mais ils ont besoin de leurs esclaves domestiques qu’ils logent dans les banlieues des grandes villes où ils ne mettent jamais les pieds. Les bobos sont relativistes, vénèrent le pourtoussisme  et ont en horreur tout ce qui rappelle les traditions collectives.

Les banlieues, le deuxième cercle, ne produisent que très peu de richesses, les activités marchandes les ayant souvent désertées pour cause d’insécurité et abritent une population vivant de petits boulots et d’aides sociales. C’est ce deuxième cercle qui a besoin de financements (infrastructures, logements, équipements..) Où les prendre?

Dans le troisième cercle où vit le peuple old school, celui qui  est attaché à son terroir, à sa ville moyenne avec son église, son marché et une vie sociale marquée par les traditions. Pour les bobos, le peuple old school ne produit plus rien d’intéressant hormis quelques produits de luxe de l’agriculture (vins) et de l’artisanat, et conserve une culture des liens sociaux traditionnels que les bobos méprisent. C’est donc ce peuple old school que l’on va taxer, pas les bobos, bien sûr.

Ce qui explique que ces populations ne se mélangent pas dans le mouvement des Gilets jaunes dont la base sociale est cette France qui travaille et qui est l’objet de l’extorsion fiscale sus tous les prétextes.

Le schéma suivant résume la situation:

Les chiffres de Saskia Sassen (en haut à droite) et de Christophe Guilluy (en haut à gauche) traduisent la même réalité du divorce entre les trois cercles, et leur mode de régulation. Celui des banlieues se traduit par des émeutes urbaines face à l’univers vide qui leur est proposé, qui fait le terreau de l’islamisme. La périphérie s’exprime par des mouvements populaires puisant dans les traditions comme les Bonnets rouges de Bretagne.

Mais laissons la parole à Charles Gave:

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