Les Polonais d’Auschwitz font affront aux libérateurs russes

Partager cet article:
Print Friendly, PDF & Email

Loading

27 janvier 2023

Le 27 janvier 1945, tout en repoussant devant elles les troupes de la Wehrmacht, l’armée rouge découvre le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau (Oświęcim en polonais). Le camp se trouve à l’ouest de Cracovie, dans le gau de Haute-Silésie, le « Nouveau Reich », autrement dit dans une région de la Pologne annexée à l’Allemagne.

Auschwitz-Birkenau est le plus emblématique des camps nazis. Camp de concentration classique devenu plus tard camp de travail forcé et camp d’extermination immédiate. C’est là, où sont envoyés les déportés juifs français, à partir du camp de transit de Drancy, au nord de Paris. De France, mais également de toute l’Europe. Les victimes arrivaient chaque jour dit-on de partout par 5 à 8 convois.

Environ un million cent mille Juifs sont ainsi morts à Auschwitz-Birkenau, auxquels s’ajoutent environ 300 000 personnes de toutes confessions et nationalités. Pourtant, Oświęcim est aujourd’hui une ville polonaise ordinaire peuplés de 40 000 habitants. Une ville appartenant à un pays qui, au lieu de se souvenir et de se montrer reconnaissant envers leurs sauveurs russes, préfère fournir des chars à l’Ukraine. En voilà encore qui démontrent que l’on peut sans remords « mordre la main qui vous nourrit ».

Le 27 janvier 1945 en pénétrant dans le camp, les militaires russes découvrent avec horreur quelques 7 000 prisonniers survivants. De nombreux témoignages d’anciens militaires qui ont concouru à cette délivrance existent toujours. Ainsi, Mikhaï Semiriaga, historien et ancien combattant de l’Armée rouge, ayant participé à cette libération expliquait que pour les soldats présents, « ils ne pouvaient admettre soudainement qu’un peuple qui a produit de tels humanistes (Goëthe, Schieller…) soit capable de traiter d’autres peuples de telle manière.«

Sans l’armée soviétique, le camp d’Auschwitz-Birkenau aurait poursuivi son œuvre funeste encore des mois durant.Auschwitz est aussi le seul camp où les déportés destinés aux travaux forcés avaient le bras tatoué du matricule qui devenait leur seule identité officielle.

Pourtant, loin de montrer une once, sinon de reconnaissance, mais au moins d’honorer la mémoire de ceux qui ont souvent aussi laissé leur vie pour sauver la leur, les Polonais refusent aux Russes le droit de venir commémorer le 78ème anniversaire d’une libération qui leur est pourtant due. Pour expliquer sa décision inique, Piotr Cywinski, directeur du Musée d’Auschwitz, a justifié cette absence en évoquant « l’agression contre une Ukraine libre et indépendante ». Ajoutant que « l’importance de la présence des ruines des bâtiments qui ont servi de symboles à l’extermination des Juifs, rappelant que ces vestiges sont un avertissement poignant pour l’humanité, particulièrement dans le contexte des crimes de guerre actuels en Ukraine ».

Une réflexion qui pourrait porter à sourire devant un tel niveau de bêtise et visiblement d’ignorance historique particulièrement gênante pour le conservateur d’un musée si, dans le même temps, une ministre allemande ne venait de déclarer la guerre, au nom de l’Otan, aux Russes.

En effet, Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères allemande, lors de son discours d’ouverture mardi à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg, en France, a déclaré concernant le conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine « Nous menons une guerre contre la Russie et non les uns contre les autres ». Voilà qui a le mérite d’être clair.

Une déclaration d’autant plus grave du fait que l’Allemagne et les USA fournissent actuellement des armements lourds à l’Ukraine, risquant de faire de provoquer une fois encore l’ours russe jusque dans ses retranchements et d’engendrer une dangereuse escalade.

Quand la plus haute diplomate allemande, Annalena Baerbock, déclare que l’Union européenne « mène une guerre contre la Russie », nous ne voyons pas comment Moscou ne pourrait pas prendre cette déclaration très au sérieux et ne réagisse pas en mettant toute la Russie et son armée en état d’alerte.

Une « déclaration » de guerre qui a suscité de vives réactions à Moscou, dont celle du journaliste russe Vladimir Soloviev, sur la chaîne de télévision d’État Rossiya 1, qui n’a pas hésité à qualifier les dirigeants allemands de « nazis », les Européens de « pharisiens » ainsi que de « salauds de nazis » et d’ajouter “Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense, restera dans l’histoire comme un imbécile qui a fait de l’Allemagne un lieu de destruction. Il en va de même, d’ailleurs, pour Olaf Scholz, le chancelier allemand et Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères. Le peuple allemand saura quel genre de dirigeants nazis il a mis au pouvoir”.

Le politologue Yevgeny Satanovsky de son côté n’a pas hésité à déclarer : “Des chars allemands avec des croix sur leur blindage vont à nouveau traverser l’Ukraine en attaquant des soldats russes. Cela me rappelle quelque chose : l’Union soviétique a déjà bombardé Berlin en 1941. Et pour moi, c’est un signal que le Reichstag, ou le Bundestag — qui remplace désormais le Reichstag — ne devrait tout simplement plus exister. Démolissons-le, transformons-le en terrain légèrement radioactif.”

Heureusement pour nous autres Français que le Kremlin et l’état-major russe est plus intelligent que nos voisins Allemands… ce qui visiblement, vu le niveau, n’est pas vraiment un tour de force !

Une fois encore les Polonais en refusant d’inviter les représentants de la Fédération de Russie « compte tenu de l’agression contre l’Ukraine », se rangent du côté des nazis. En effet, les États-Unis ont toujours été invités malgré leur rôle dans les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki qui n’ont tué de fait QUE des civils ; les millions de morts en Irak ou les multiples guerres menées contre des civils en Libye, Syrie et Afghanistan et le pilonnage des civils de Belgrade durant 70 jours et nuits. Mais il est vrai que la glorification du nazisme fait, semble-t-il, partie intégrante de la génétique ukrainienne et de ses alliés. Zelensky allant même jusqu’à dire du néonazi Stepan Bandera : « C’est un héros indéniable et c’est cool. Il a défendu la liberté de l’Ukraine ! ».

N’oublions pas qu’en 2020, des centaines d’hommes ont défilé en uniforme SS de collaborateurs ukrainiens lors d’un événement tout à fait officiel. Ces dernières années, au moins trois municipalités ukrainiennes ont dévoilé des statues pour l’adjoint de Bandera, Yaroslav Stetsko, qui, pendant la Shoah, approuvait « l’extermination des Juifs ». La devise des nationalistes ukrainiens collaborateurs de nazis de Bandera affichée dans les rues de Kiev en 1941 était : « Tes ennemis sont la Russie, la Pologne et les Youpins. ». Ce que visiblement les Polonais ont oublié…

Et pourtant le musée d’Auschwitz n’a pas invité les représentants de la Russie aux commémorations de l’anniversaire de la libération du camp ! Cherchez l’erreur. À moins que les Polonais d’aujourd’hui ne soient nostalgiques d’une certaine époque…

Un affront néanmoins inexcusable pour le peuple russe qui a libéré le camp et sauvé les 7 000 survivants.

Un affront de plus qui a fait dire à Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères : « Aussi intelligents soient nos « non-partenaires » européens dans leurs tentatives de réécrire l’histoire d’une manière nouvelle, la mémoire des horreurs du nazisme et des héros-libérateurs soviétiques ne peut être effacée ».

Et pourtant ils essaient et ils essaieront encore d’effacer les horreurs du nazisme. Et pour cause, puisque désormais ces horreurs sont glorifiées par des Occidentaux pervers et décadents. Jusqu’où devons-nous nous attendre à tomber dans leur ignominie avant qu’ils ne réalisent toute l’exécration que leurs décisions suscitent ?

N’oublions pas que le régiment Azov dont se glorifie Zelensky, est entré dans l’histoire en tant « qu’unité spéciale de la police » après avoir abattu froidement des citoyens innocents qui n’ont eu pour tort que de célébrer le jour de la Victoire à Marioupol le 9 mai 2014, soit une semaine après le massacre d’Odessa. Un régiment qui utilise comme symbole le crochet de loup, le Wolfsangel, l’emblème de la 2ème SS Panzer Division Das Reich. C’est ce régiment stationné à Marioupol qui a utilisé les résidents locaux comme bouclier humain dans la plus pure tradition du fascisme hitlérien. Un « Wolf Hook » que l’on retrouve sur tous les symboles des nouveaux mouvements néo-nazis des USA à la Pologne.

Plutôt que de faire affront à la Russie en lui refusant une reconnaissance qui lui est due, la Pologne devrait apprendre à balayer devant sa porte.

La Pologne néglige en effet systématiquement de mentionner l’occupation de Moscou par ses armées au XVIeme siècle. Ou encore le rôle des nobles polonisés dans la marginalisation croissante des orthodoxes et de la paysannerie russe. Voire encore l’expansionnisme polonais en Ukraine en 1920 ; ou le rapprochement polono-allemand de 1934. Une vision unilatérale dont les Polonais actuels devraient avoir honte, d’autant qu’ils ont, semble-t-il, oublié qu’en 1914, le passage à Varsovie de l’armée du tsar a donné lieu à des scènes de liesse après la messe dite par l’archevêque catholique pour bénir l’armée russe.

Mais il est bien connu que devant les intérêts militaro-politico-financiers, les peuples n’ont ni mémoire ni reconnaissance.

Valérie Bérenger

Partager cet article:

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.