Québec 2012: Le défi d’une stratégie d’influence francophone

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J’ai signé la pétition pour la défense de la langue française dans l’enseignement supérieur contre l’aplaventrisme de nos dirigeants et l’affairisme de certaines « écoles de commerce »

FMLF2012

‘’Le défi d’une stratégie d’influence :

Bâtir un référentiel managérial public commun et un bassin élargi de compétences au sein des administrations publiques francophones »

Pr. Dr .Claude ROCHET
Université d’Aix Marseille,
AMU, Cergam, IMPGT

Québec du 2 au 6 juillet 2012.

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Les propos de cette intervention ne sauraient engager les institutions auxquelles appartient l’auteur, et, selon l’usage, sont tenus sous sa seule responsabilité.


Il a été abondamment rappelé en ouverture de ce forum qu’une langue n’est pas seulement un outil de communication, mais également et surtout un outil de pensée qui façonne notre rapport au réel. Ce n’est pas par simple effet de mode que le professeur Claude Hagège a titré son dernier ouvrage « Non à la pensée unique » s’agissant de la capitulation de la pensée mondiale devant l’anglais.

L’hégémonie de l’anglais est allée de pair avec le déclin de l’Angleterre et l’arrivée au rang de puissance mondiale des États-Unis, dont le principe est de se penser comme le modèle de référence unique – la « fin de l’histoire » dans la logique illustrée par Francis Fukuyama, qui est d’ailleurs revenu depuis sur cette analyse, au prix de la négation des autres cultures. John Saul a rappelé que l’anglophonie n’existe pas et est une langue qui est appropriée par le contexte sans constituer une unité culturelle, tout en constituant une sphère d’influence. Combien de locuteurs anglophones sont capables de lire Shakespeare dans le texte et surtout reconnaissent leurs racines culturelles dans le théâtre élisabéthain comme nombre de locuteurs francophones se retrouvent autour de Molière ?

La langue dominante est un des instruments de la puissance dominante. Même si les utilisateurs non-anglophones de l’anglais n’y voient qu’une facilité technique – comme en Europe de l’Est et du Nord – il n’en reste pas moins qu’ils se retrouvent culturellement branchés sur un univers nord-américain qui fixe le tempo des modes managériales comme en témoigna la sphère d’extension du NPM (New Public Management) qui est quasiment proportionnelle à la pénétration de la littérature managériale anglophone dans l’enseignement supérieur. Le conflit sur les droits universitaires au Québec a à nouveau révélé le fossé existant entre des conceptions différentes de l’Etat entre le Canada anglais et le Canada français.

Cette prédominance culturelle suit les cycles de mondialisation. Le XIX° et le XX° siècle ont vu se succéder le leadership de deux puissances anglophones, l’Angleterre et les Etats-Unis, qui, dans la lignée fixée par les Fédéralistes sous l’impulsion d’Alexander Hamilton, ont très tôt adopté le schéma de développement impérial anglais et un schéma de réflexion sur le rôle de l’Etat qui a été une copie presque conforme du débat politique qui a suivi la première crise de spéculation financière de l’ère moderne, celle de la Compagnie des Mers du Sud en 1720 : Soit l’on acceptait la croissance industrielle et le bouleversement de l’ordre ancien qu’il impliquait, soit l’on tentait de conserver une société basée sur la morale et la vertu, selon l’enseignement des philosophes politiques classiques, mais au risque du rejet des bienfaits du développement industriel. Un ordre libéral – fondé sur ce que l’on sait aujourd’hui est une interprétation erronée de la pensée de John Locke – triomphait de la conception rousseauiste qui sera portée par la Révolution française.

Il va en résulter deux modèles d’administration publique, le modèle de Rousseau étant lui-même transcendé par le positivisme et la conception de l’Etat rationnel légal de Max Weber. Ce débat restait toutefois interne à l’Occident – l’Europe et les Etats-Unis – qui ont été les moteurs de la révolution industrielle et de la construction de l’Etat moderne.

Ces cycles touchent à leur fin et voient l’émergence de la Chine qui n’est aucunement décidée de faire de l’anglais sa lingua franca et multiplie de par le monde les Instituts Confucius. Les cycles et les révolutions technologiques qui les déclenchent sont de leviers puissants de redistribution des cartes de la puissance. Il suffit aujourd’hui de lire les travaux du doyen de l’université de Singapour, Kishore Mahbubani, qu’il résume dans son ouvrage « Can Asian think ? » et dont il tire les conclusion en ce qui concerne l’administration publique dans son ouvrage de 2010 « New perspectives on Governance » pour comprendre que les débats internes à la culture occidentale sont d’ores et déjà hors course.

Pour cet auteur, l’Occident est parvenu à dominer le monde grâce à sa compréhension des leviers du développement économique et du rôle de l’Etat comme stratège : une alliance entre la dynamique de l’entrepreneur – qui sera théorisée par Schumpeter, certainement plus lu aujourd’hui en Asie qu’en Occident – et la puissance politique de l’Etat, tant à l’intérieur que, surtout, à l’extérieur.

Cette domination a d’abord été intellectuelle en comprenant le rôle de la technologie, de la protection des industries dans l’enfance – avec Friedrich List qui a puisé son inspiration dans les jeunes Etats-Unis auprès de Alexander Hamilton et de Daniel Raymond – et en diffusant, pour l’exportation uniquement, l’idéologie du libre-échange, qui lui permettait d’ouvrir les frontières des pays dominés en les maintenant dans des activités à rendement décroissant.

L’impérialisme de l’Europe a été intellectuel avant d’être militaire, et le « soft power » n’a pas attendu le XX° siècle pour être mis en pratique. L’histoire de l’impérialisme anglais est d’abord celui de l’empire informel, celui qui allait entraîner l’adhésion des élites du monde développé en en développement au « mythe du libre-échange » et d’un Etat se limitant à assurer le service minimum : le règne du droit et la garantie des droits de propriété.

L’analyse asiatique, et plus particulièrement chinoise, est que aujourd’hui l’Occident a fini par croire aux fables qu’il avait inventées pour dominer le monde et à se les appliquer à lui-même. Il s’est mis à croire que « le problème c’est l’Etat » selon la formule de Ronald Reagan et au mythe du marché auto-régulateur. Il a oublié les recettes de son succès, que l’Asie s’applique désormais. Aussi peut-on poser le constat avec Kishore Mahbubani :

« Le monde entre dans une ère nouvelle, une ère marquée par deux changements majeurs. Le premier est le commencement de la fin de la domination occidentale – pas la fin de l’Occident, toutefois. La seconde est la « Renaissance » de l’Asie, parce que le xxie siècle sera le siècle des économies de la Chine et de l’Inde. »

Que va-t-il donc rester de l’Occident et que va devenir l’Afrique qui est devenue la plaque d’ajustement, voire de confrontation entre l’Occident et la Chine ?

Vu d’Afrique, le rôle de la francophonie, d’une pensée politique d’un renouveau de l’Etat stratège qu’elle inspirerait apparaît comme LE défi de ce début du XXI° siècle.

Quelles sont les conditions pour le relever ?

Dès lors que l’enjeu de construire un référentiel francophone pour l’administration publique est posé, il importe d’en évaluer les défis et de définir les cibles pertinentes et appropriées.

Une fenêtre d’opportunité

Tout d’abord, les conditions sont favorables, puisque le NPM et le principe qu’il existât une « bonne gouvernance » reposant sur des principes universels ont fait aujourd’hui faillite. Le principe de la « logique de discipline » décortiqué avec une rare intelligence par Alasdair Roberts n’a en fait que révélé le caractère très superficiel de l’institutionnalisme naïf qui faisait procéder les réformes de l’administration de l’adoption de quelques principes universels encapsulés dans des institutions standards valables quel que soit le pays.

Les pays francophones ont été moins touchés que les pays anglophones ou d’Amérique latine, et quand ils l’ont été, cela s’est fait de manière moins doctrinaire comme au Québec, ou avec un solide sens pratique comme en Suisse, qui a limité les dégâts.

Il y aurait donc une fenêtre d’opportunité pour la recherche académique francophone pour remettre en cause les dogmes du management public mainstream. Il pourrait ainsi bénéficier d’un phénomène « à la Gerschenkron » où le fait d’être en retard devient un avantage car on peut bénéficier des erreurs des autres, s’inspirer de ce qui marche, rejeter ce qui ne marche pas et profiter de ce qu’il est plus facile de bâtir des institutions nouvelles que de réformer des anciennes.

Dans quelles conditions le peut-il, dans quelles conditions le veut-il ?

Pour le vouloir il faut qu’il prenne conscience de lui-même, et la francophonie hors France va jouer ici un rôle décisif, tant son forts parmi les élites françaises les comportements que nos collègues québécois appellent « aplaventristes ». Les « élites » françaises considèrent leur propre pays avec un dégoût cosmopolite pour ce qui est provincial et « ringard ».

Chez nombre d’universitaires, il n’est question de bâtir des universités « world class » ou des francophones enseignent en globish à des francophones. Ces gens qui se veulent modernes n’ont pas en fait compris que l’anglais a été la langue de la mondialisation qui s’achève et qu’ils ont été incapables de comprendre, tout comme ils sont incapables de comprendre la nature du cycle qui vient, qui sera sans doute multipolaire avec plusieurs niveaux, hiérarchiques et spatiaux, d’impulsion. Ils n’ont pas compris que le « classement de Shanghai » qu’ils vénèrent et qui leur fait injonction de faire tous exactement la même chose a été conçu précisément à Shanghai pour tuer la créativité de l’Occident et favoriser les transferts de sa technologie vers l’Orient. Ces gens ne sont, selon la formule de SE Abou Diouf, que « l’expression du lobby d’une pensée atrophiée qui s’exprime en 4500 mots ».

Un des paradoxes et handicaps de la francophonie est que la nation qui devrait être porteuse ne l’est plus. De ce handicap il nous appartient de faire un avantage.

Pour le pouvoir, nous avons sous la main une richesse d’expériences dans le domaine du management public qui sera autant de terrains de recherche pour créer un corpus académique et le faire bénéficier de l’héritage de la culture française.

La situation est ici beaucoup plus favorable car les chercheurs francophones ont accès à la littérature anglophone et sont intégrés dans les réseaux anglophones, tout en bénéficiant d’un terrain spécifique qui est peu labouré par les chercheurs d’autres zones linguistiques. Le développement d’initiatives comme les Dialogues euro-méditerranéen de gestion publique sous les auspices du GEAP est ici à signaler puisque cette dynamique intègre les recherches des deux rives de la Méditerranée francophone, latine et arabe, et est un exemple de pont tissé par la francophonie entre l’Europe et le monde arabe, francophone ou pas.

Il a été souligné par tous les intervenants de tous les pays que le français devait être la langue de la promotion des langues nationales et qu’un « patriotisme francophone » ne pouvait se réduire à un « nationalisme du français ». Qu’est-ce que cela veut dire pour la recherche et l’enseignement en gestion publique ?

Comment s’organiser ?

Les cibles – et les défis subséquents – sont de deux ordres :

  1. Le développement d’un corpus académique et pratique de référence
  2. Une stratégie d’influence

1)   Le corpus académique francophone existe déjà, de manière informelle, par les échanges internationaux entre universités francophones et les relations de coopération. Ce corpus reste toutefois émergent et il lui faut se penser comme tel pour développer une capacité centripète d’intégration de la recherche anglophone – car la langue du management public est l’anglais, nonobstant ses sources académiques francophones (pour ne citer que Michel Crozier) – qui lui permette une production spécifique.

Quels peuvent en être les contours ?

Il y a d’abord une demande – qui ne vient pas que des pays francophones, loin s’en faut – d’avoir accès à « autre chose » que les classiques leçons de management sur l’efficience et la qualité client, pour utiles qu’elles soient. Cette demande est d’abord un besoin d’air et de perspectives nouvelles moins hégémoniques, capables de s’inspirer des spécificités et du contexte de chaque nation.

Cela est précisé tout au long de ce forum : si une pensée nouvelle de l’administration publique peut d’élaborer dans la francophonie, elle devra pouvoir s’exprimer et s’exposer dans toutes les langues.

Il y a ensuite une offre à concevoir au travers d’un corpus qui est à constituer. Ce corpus doit viser les enjeux de demain où la compétition reste ouverte, la place du management public dans l’économie du développement notamment, avec une approche fortement transdisciplinaire, reliant l’histoire, l’ethnologie, la géopolitique, la gestion, l’économie institutionnelle. Cette approche requiert un solide fond de culture générale pour lequel nous sommes a priori bien équipés si nous savons cultiver notre talent.

Le président de Michelin Amérique du Nord l’a rappelé dans son intervention : le français est la langue de l’innovation par sa capacité à multiplier les angles de vue et à avoir une approche pluridisciplinaire. L’approche transdisciplinaire, bien qu’elle se soit partiellement perdue, reste un des atouts des universités de langue française, où les sciences de l’ingénieur ne répugnent pas à côtoyer la sociologie. 

Les modalités de constitution de ce corpus requièrent une coopération académique resserrée en pays francophones où le lien entre les deux rives de la Méditerranée apparaît comme primordial.

1° défi : Les réseaux de recherche et d’enseignement en gestion publique restent à constituer, pour assurer le terreau d’une recherche en gestion publique et fertiliser les pratiques.

Il est ainsi évident que le concept d’ENA français, dupliqué dans beaucoup de pays africains, est obsolète en ce qu’il sépare l’enseignement de la recherche. Le principe de l’ENAP québécoise, de l’IDHEAP suisse, des écoles belges, qui intègre le parcours doctoral dans la formation des agents publics est beaucoup plus fécond, tant pour la richesse du corpus académique que pour la formation critique des élèves.

Concernant les réseaux, il est important que les chercheurs francophones investissent tous les réseaux de recherche en gestion publique pour y faire valoir notre perspective par des communications, la participation à la révision d’articles en anglais et en y faisant valoir des apports scientifiques négligés parce que francophones, et par ce biais, promouvoir le bilinguisme dans le domaine des sciences de gestion.

2° défi : Faire de la formation en gestion publique un levier de co-développement. Nous accueillons dans nos universités un grand nombre d’étudiants des pays émergents, mais la voie à suivre est de développer les diplomations croisées. Même si nous nous réjouissons d’accueillir d’excellents étudiants du Maghreb, du Sénégal, de Mauritanie, jusqu’à l’Afrique lusophone, du Moyen-Orient, il n’est pas sain que ces étudiants restent en France ou au Canada à la fin de leurs études, car leur pays a besoin d’un gros renfort en compétences en administration publique au service du développement.

3° défi : Les publications : A part au Canada et sans doute en Suisse, les étudiants ont peu d’appétence et de goût pour la littérature scientifique en anglais, ce qui est, bien sûr, regrettable. La présence académique dans le domaine de la gestion publique, encore plus que dans les autres, requiert la maîtrise des langues étrangères, et pas seulement de l’anglais. La présence académique de la francophonie doit pouvoir se matérialiser par la capacité d’enseigner dans un panel de langues diversifié. La francophonie peut être la langue d’un renouveau de l’économie du développement et du rôle de l’Etat stratège.

Cela requiert un gros effort de traduction des œuvres anglophones dans des disciplines académiques proche de la nôtre comme l’histoire économique qui, nonobstant ses origines françaises avec l’Ecole des Annales, les Jean Bouvier, Fernand Braudel, Lucien Febvre, François Crouzet, est devenu totalement anglophone, produisant des œuvres de grande qualité qui doivent être traduites.

2)   Une stratégie d’influence doit dépasser largement le champ de la francophonie pour viser l’ensemble des nations. La francophonie doit être ici un outil politique du monde en résistance qui a été décrit par les intervenants de tous les pays.

Il s’agit de pouvoir définir des messages convaincants par eux-mêmes – appuyés sur des réalisations innovantes et exemplaires – et qui sont de nature à structurer l’environnement politico-institutionnel. L’influence est une question globale qui inclut la présence dans les organisations internationales, une vision du développement et du rôle du commerce, une expertise internationale reconnue et bien sûr un rayonnement culturel.

On peut être un – ou des – « petits pays » et être une hyper puissance culturelle, à l’heure du déclin américain et de ses « armes de distraction massive ». Cette stratégie d’influence devra s’appuyer sur la prise en compte des partenaires, comme le fit la public diplomacy britannique d’antan, et permettre la constitution de réseaux thématiques francophones, à l’image de ce qu’entend faire ce forum.

La francophonie doit se montrer la plus apte à comprendre et intégrer toute les cultures, à comprendre les codes culturels de chaque partenaire, ce qui devrait amener à reconsidérer la pensée de l’universalisme français qui a perdu l’habitude – du fait de son rétrécissement sur un espace européen sans autre projet que le marché – et la compétence de se penser dans les autres cultures, pour une vision qui oscille de manière irrationnelle entre l’ethnocentrisme et le mondialisme béat, dérives qui sont les deux faces d’un Janus propre aux cultures en déclin qui ne sont plus capables de penser le monde et de se penser dans le monde. Il s’agit de soutenir des stratégies différenciantes évitant une nouvelle mondialisation hégémonique et promouvant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de leur propre langue.

Ces stratégies d’influence doivent également passer par des stratégies linguistiques : associer la diffusion du français à la promotion des cultures et langues des pays partenaires. Claude Hagège souligne que la dernière langue à enseigner est l’anglais et qu’il serait souhaitable de commencer par les grandes langues comme le chinois, le russe, l’espagnol, le portugais, l’allemand…., l’anglais ne venant que comme clé de voûte et non comme fondation. Le bilinguisme des pays du Maghreb est une pépite et c’est pour cette raison qu’il est combattu par le fondamentalisme islamiste. De fait, le francophone qui veut avoir une influence doit maîtriser au moins trois langues de travail. En ce qui concerne l’Afrique, il a été souligné l’importance de souligner l’africanophonie, 80 des Africains de l’Afrique francophone ayant pour langue maternelle les langes africaines, le peul, le bambara, le wolof… qui ont l’avantage d’être transfrontalières entre pays francophones et anglophones.

Un champ à privilégier semble être l’aide au développement et l’économie du développement face à l’usure du modèle actuel. L’exemple des recherches menées par Ester Duflo au MIT montre ce que peut apporter notre conception holiste de l’approche des problèmes de développement face à la domination des idées issues de l’économie néoclassique dans le monde anglo-saxon.

Il s’agit de comprendre qu’aujourd’hui le monde est celui de l’immatériel, des symboles, des normes implicites, ce que les Américains avaient bien compris avec le soft power. Les révolutions technologiques sont des moments de redistribution des cartes de la puissance et de ses leviers.

A nous de la saisir et d’inventer, pour les maîtriser, les leviers de demain.


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