« Irresponsables »?

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Par Anne Sophie Chazaud

Et voilà, ça lui reprend, c’est irrépressible. Notre Clemenceau des parkings, qui garantit que nous aurons mille milliards de masques d’ici l’été 2043, ne peut pas s’empêcher de s’en prendre à la démocratie et à ceux, innombrables, qui attendent impatiemment la fin de la crise sanitaire pour demander des comptes devant la justice.
Ce sont donc ceux qui veulent juger l’impéritie coupable, l’amateurisme nuisible du pouvoir, qui sont qualifiés d’ «irresponsables» par Emmanuel Macron, selon la désormais classique inversion sémantique et perverse du coupable en victime.
Eh bien non, les «responsables», on va le rappeler encore une fois et autant de fois qu’il le faudra, ce sont ceux qui sont «aux responsabilités qui se sont montrés «irresponsables». Ceux qui ont, pour des raisons à la fois idéologiques, financières, budgétaires, politiques, stupidement formatés par une Union européenne aussi obèse qu’inutile et nuisible, créé les conditions du dénuement, de l’impréparation, de l’absence de souveraineté mais aussi de la désinformation. Qui n’ont eu de cesse de traiter les souverainistes de fascistes, de repliés haineux, et qui à présent redécouvrent la lune et le bon peuple travailleur quand il est trop tard.
Les irresponsables ce sont ceux qui ont prétendu que les masques ne servaient à rien, que les tests ne servaient à rien, qu’il fallait arroser de gaz lacrymogènes les urgentistes, les soignants, les infirmières qui depuis des mois s’opposent et revendiquent. Les voilà les irresponsables coupables.
La question du maintien des élections municipales dans ce contexte est un épiphénomène. Bien sûr que dans une atmosphère démocratique aussi dégradée que l’est celle de la France en régime macroniste, le report des élections aurait été vécu comme un acte antidémocratique. Mais à qui la faute si plus personne dans ce pays n’a confiance en une bande d’amateurs malfaisants qui n’ont cessé de mentir, de réprimer et de démembrer ce pays ? Qui a, lors du conseil des ministres extraordinaire consacré à la crise du Covid-19, un beau samedi de février, décidé que la mesure super urgente à prendre ce jour-là était d’activer le 49.3 pour imposer la stupide réforme des retraites, ni faite ni à faire ? Des commandes de masques, de tests, de médicaments ont-elles été passées, ce jour-là, au lieu de vouloir museler la souveraineté populaire et la représentation nationale ou bien avons-nous eu affaire à des «irresponsables » qui devront en répondre ?

L’Histoire jugera. Et aussi les tribunaux.

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