Aux sources troubles de l’écologisme (1)

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Je commence la publication d’une série d’analyses de l’écologisme qui, avec l’islamisme, est une des forces, sinon la force fédératrice, d’une offensive contre tout ce qu’incarne l’histoire de France, sa culture, son héritage, pour la transformer en un “autre chose”. Comprendre son ennemi est la première étape de toute stratégie que nous ont enseignée tous les grands maîtres de la stratégie depuis Sun Tzu.

Paru dans 

  1. Suite: 2. Résister au nihilisme écologiste
  2. Construire un avenir face au nihilisme des écologistes (3).

    CR

Aux sources troubles de l’écologisme

L’écologisme fédère aujourd’hui un front populicide1 autour d’un programme qui n’a rien à voir avec l’écologie: PMA, GPA, LGBTQI+++, immigration et migrants pour une main d’œuvre peu chère et sans droits sociaux, haine de la police, fascination pour la criminalité…  Il a réussi la convergence des écolos, des islamistes, de la racaille, du féminisme hystérique, des commandos des auto-dénommés « antifas », de la nébuleuse des organisations pro-migrants, du P « S », des restes du P C F, de la FI et de députés LREM.

L’emploi désordonné du terme « facho » par les écolos, pour disqualifier quiconque contredit leurs caprices, veut faire croire à un danger de retour du fascisme, vieille stratégie montée par le Président Mitterrand qui a fonctionné à merveille, mais se dégonfle aujourd’hui comme une baudruche. Le mépris manifesté par les élus écolos des grandes villes – par la perversion d’élections qui n’en furent pas – envers les victimes assassinées par les racailles, qui n’ont eu droit à aucune compassion, même hypocrite, atteste de cette fascination pour la violence et le crime.

La crise actuelle n’est-elle qu’une crise de gosse de riche mal élevé, ou est-elle annonciatrice d’une fascisation d’un monde en crise ? Ces demi-instruits seraient bien en peine de donner une définition du fascisme et de l’extrême droite, sans parler du régime de Vichy dont Edwy Plenel voit la résurrection dans chaque réaction populaire à leur domination, ignorants qu’ils sont que ce régime a été mis en place par la Chambre du Front Populaire et le Parti socialiste dont le groupe parlementaire a voté à 71% les pleins pouvoirs à Pétain.

Du fascisme, ce Front populicide a beaucoup de caractéristiques : fanatisme, violence envers tout opposant, exclusion professionnelle et sociale, idéologie totalitaire, soutien de groupes financiers et affairistes de toutes sortes. S’il est tentant de leur renvoyer le qualificatif, il faut éviter de tomber dans un syllogisme à la Desproges « L’ennemi croit que l’ennemi c’est nous alors que l’ennemi c’est lui » et analyser ce qu’il en est.

Le fascisme, historiquement, est né du nihilisme, courant qui prit sa source à la fin du XIX° siècle dans le rejet romantique, principalement en Allemagne, de la destruction de la nature et des cadres de vie traditionnels par la civilisation industrielle. Tout a commencé par des groupes de jeunes gens, les Oiseaux migrateurs (WanderVogel), parcourant les campagnes et campant autour du feu de camp pour retrouver l’âme du peuple allemand. Rien de blâmable là-dedans, mais sous l’influence des courants néo-romantiques attachés aux thématiques du “sang et du sol”, du retour à la terre des ancêtres nordiques pour retrouver une vie saine, purgée des vicissitudes du monde contemporain qui affaibliraient la “race germanique”, le mouvement évolua vers le pangermanisme, l’antisémitisme et le militarisme, pour devenir la source d’inspiration des Hitlerjugend.

Le nazisme, précisément, vota la première loi écologiste de l’histoire contemporaine, la loi du 24 novembre 1933 sur la protection des animaux qui fut suivie de nombreuses autres. L’idée sous-jacente ? La nature est bonne, l’homme est mauvais et seule une minorité éclairée a droit de cité, les « sur-hommes ». Ce que soutiennent aujourd’hui les courants de la deep ecology et de l’écofascisme du Finlandais Pentti Linkola[1]: l’homme n’est qu’un élément d’un tout, un élément surabondant qui doit être réduit pour sauvegarder la pureté originelle de la nature. La démocratie ne pourra y parvenir et seule la dictature pourra imposer la sauvegarde de la planète en réduisant la population par un eugénisme strict. Manon Aubry, députée européennes de la France « insoumise », est dans la même veine quand elle déclare fin août, devant les Verts « une limitation des libertés au nom du changement climatique n’est pas liberticide».

La continuité avec le nazisme est aussi celle des hommes : August Haußleiter fut un des compagnons de Hitler lors de sa tentative de putsch de 1923 et journaliste sous le III° Reich. Continuant à militer à l’extrême droite après 1945, il reprit la tradition du romantisme allemand qui remettait en cause la civilisation et la modernité industrielle, dans la double continuité des cercles intellectuels de droite de la République de Weimar et du mouvement de protection de la nature. Par ce retour aux sources, Haußleiter fut l’une des forces de la droite qui participèrent à la création du parti vert ouest-allemand, Die Grünen.

Cette idée de pureté est au fondement de la loi bioéthique autorisant l’euthanasie prénatale des êtres non désirables sous le prétexte fourre-tout de « détresse psycho-sociale ». Elle se retrouve dans la revendication de Madame Taubira de n’autoriser les transfusions sanguines aux Guyanais qu’avec du sang guyanais, réminiscence de l’Ahnenerbe, l’institut pour la sauvegarde de l’héritage ancestrale, créé par H. Himmler. A quand l’euthanasie des indésirables par une nouvelle Aktion T4[2] qu’on nous présenterait sans nul doute comme un « progrès de civilisation » ?

La filiation entre écologisme et nazisme est claire, mais faut-il pour autant en inférer que les écologistes sont des nazis ? Ce serait faire preuve d’une mauvaise foi digne d‘un Laurent Joffrin déclarant que le vrai titre de la revue Front Populaire est « L’Observateur populaire »[3].

Il manque de sérieux ingrédients pour que nous ayons à faire à un véritable mouvement fasciste :

Tout d’abord l’ancrage dans un courant intellectuel puissant. Contrairement à des croyances répandues, le nazisme avait le soutien de courants importants de l‘intelligentsia allemande, les nazis n’étaient pas des crétins incultes, bien au contraire, mais puisaient leurs sources dans des grands noms de la philosophie, de l’histoire et de la science allemande.

Ensuite, il manque un leader charismatique. Emmanuel Macron a bien tenté de créer un parti sans autre programme que le mouvement perpétuel vers « le progrès » – ce qui est le principe même d’un parti fasciste – mais il n’a réussi qu’à rameuter un conglomérat d’arrivistes médiocres, déjà en décomposition trois ans après sa création. Anne Hidalgo ? Yannick Jadot ? Ils en rêvent peut-être, mais restons sérieux.

Enfin il lui manque un mouvement de masse. Dans l’Allemagne de 1932 et 1933, le militant libertaire Daniel Guérin a parcouru le pays a vélo, rencontrant la jeunesse dans les Auberges de jeunesse. Il y a noté que le national-socialisme avait de vraies causes – l’humiliation nationale, la misère, le chômage, la ruine des classes moyennes par le grand capital, la mort de la paysannerie – et que jeunes marxistes et jeunes nationaux-socialistes partageaient souvent le même idéal en n’y voyant pas la même issue. Le nazisme faisait rêver et entraînait l’adhésion du peuple.

L’écologisme ne fait pas rêver. Il est cantonné à une petite bourgeoisie des villes, sans souci de fin de mois et complètement coupée du peuple profond et de la France périphérique qu’elle méprise copieusement, et qui se voient accablé de procès en racisme dès qu’il proteste contre les violences qu’ils subit.

L’écologisme n’en est pas moins toxique. Son seul programme est détruire, interdire et punir. Il n’existe que par le vide de la pensée politique, qu’il s’agisse de la gauche comme de la droite lessivées au néolibéralisme, très contentes de trouver un ersatz d’idées dans la répétition de quelques mots valises. Les vrais problèmes d’une économie mondiale déréglée – gestion des déchets, pollution et gaspillage énergétique – méritent mieux que l’alarmisme dont le scientifique Michael Shellenberger, pendant vingt ans militant en vue de la cause écologiste et engagé à gauche pendant trente ans, dénonce aujourd’hui l’emballement idéologique[4].

NOTES:

[1] Extraits de son intervention à la réunion des Verts à Turku (Finlande) en juin 1985 : «  nous devrons […] apprendre de l’histoire des mouvements révolutionnaires – les nationaux-socialistes, les staliniens finlandais, les nombreuses étapes de la révolution russe, les méthodes des Brigades Rouges – et oublier nos égos narcissiques … nous devrons former une organisation très stricte et disciplinée avec une politique clairement définie et astreignante, et de préférence avec des signes extérieurs uniformes. [Le membre] doit apprendre à endurcir son cœur si nécessaire. Nous devrons apprendre à ignorer les intérêts mineurs au profit des intérêts supérieurs. Nous devrons apprendre à être craints et haïs. […] Le mot “ doux ” doit être effacé du vocabulaire des Verts une fois pour toutes. […] [Nous avons besoin] d’une élite stricte avec une forte figure de leader »

[2] L’aktion T4 fut un véritable protocole d’élimination des handicapés physiques et mentaux mis en œuvre dès 1939. On désigna de «gnadentod», soit par «mort infligée par pitié» ou «mort miséricordieuse» .

[3] Traduction de Volkisher Beobachter, titre du quotidien du parti nazi.

[4] Apocalypse never, Harper Collins 30 juin 2020

[a ↩]

  1. a Populicide: expression inventée par Gracchus Babeuf pour condamner l’extermination des Vendéens []
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2 réponses pour “Aux sources troubles de l’écologisme (1)”

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