La face cachée de la finance

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On se souvient de la déclaration tragi-comique, illustrant l’inconsistance du personnage, d’un candidat à l’élection présidentielle de 2012 “Mon ennemi c’est la finance“. Eut-ce été vrai que c’eut été une bonne nouvelle et des naïfs le crurent au point de l’élire. Le pouvoir de la finance est destructeur car elle ne remplit pas son rôle qui est de financer l’économie, mais joue dans un casino virtuel qui ne crée aucune richesse et qui au contraire ponctionne la richesse réelle.


Les vendeurs de vent. Gravure hollandaise tirée du Tafeerel publié sous le titre de The Great Mirror of Folly, séries de gravures commentant la crise de 1720. Sur celle -ci, on voit les spéculateurs prélevant la richesse réelle pour gonfler des baudruches.

Ce problème n’est pas nouveau, il a été révélé par la première crise financière de l’ère moderne, celle de la compagnie des Mers du Sud à la Londres et son correspondant français, la faillite de la Compagnie du Mississippi.

Ces compagnies avaient été créées pour déjà “titriser” la dette du gouvernement (pour financer la guerre de succession d’Espagne) en la transformant en actions, devenue un produit spéculatif, ces compagnies – officiellement des compagnies de commerce – ne faisant pas de commerce mais uniquement de la finance spéculative.

300 ans après, même processus même résultat: la constitution des bulles spéculatives, leur gonflement et leur explosion avec une régression économique à la clé. Ce n’est pas que la finance créé de la richesse: elle ne créé rien, mais elle va ponctionner le vraie richesse.

Une différence aujourd’hui: avec les technologies de l’information, la circulation des liquidités (qui ne sont plus liquides puisqu’il ne s’agit que de monnaie virtuelle sans aucun rapport abec une richesse matérielle) va beaucoup plus vite, les bulles gonflent plus vite et plus fort et explose encore plus vite et font encore plus de dégâts, sauf à…. ponctionner la richesse réelle pour relancer la partie au casino de la finance.

“Tenir la finance à brise serrée” est l’une des six caractéristiques de l’Etat stratège que j’ai identifiées dans mes travaux sur l’Etat stratège à l’occasion de la traduction en français de l’ouvrage de mon ami Erik Reinert “Comment les pays riches sont devenus riches et pourquoi les pays pauvres restent pauvres“. 

Les analyses sont là, le scénario se répète imperturbablement, mais l’enjeu financier et la tentation du casino sont les plus forts. Newton, qui avait perdu une jolie somme dans cette crise, déclarait “Je sais calculer le mouvement des astres, je ne sais pas calculer la folie des hommes“. Folie qui rapporte gros à certains qui peuvent acheter les gouvernements et ont des intellectuels et des professeurs à gage pour expliquer que s’opposer à ce mouvement est du “populisme” et une “dérive vers l’extreme-droite” à laquelle les bonnes âmes doivent “faire barrage” comme aime à la proclamer la “gauche castor” (celle qui ne sait rien faire d’autre que de “faire barrage à…”). Et cela continuera tant que des gouvernements, soit achetés, soit sous la dépendance intellectuelle de cette machine (les professeurs sont particulièrement vénaux puisque leurs budgets dépendent de leur complaisance à l’égard de cette système et des justifications théoriques qu’ils lui apportent) parviendront à nous convaincre que nous sommes responsables de la dette publique qu’ils ont délibérément créée pour se financer et se renflouer.

Dans cette conférence à Grenoble, Mark Chenney expose les dessous de la crise économique permanente, dénonce les turpitudes de la face cachée de la Finance, et propose quelques pistes concrètes pour sortir de ce marasme global:

 

 

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