La nouvelle religion du climat

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L’excellent mensuel Causeur a consacré un numéro à dénoncer “la religion du climat“. Que la terre se réchauffe est une évidence que le montagnard que je suis, qui voit fondre depuis quarante ans ses glaciers et les courses de glace se transformer en crapahut dans les éboulis, ne saurait nier.

Mais dans une époque où le “parti du Bien” règne en maître et cloue au pilori quiconque ose douter de ses oukases, c’est le délire. Ainsi une palanquée d’artistes – dont on ignorait jusqu’alors la compétence scientifique – proclame « Nous vivons un cataclysme planétaire. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera presque plus rien. Les humains et la plupart des espèces vivantes sont en situation critique. Il est trop tard pour que rien ne se soit passé : l’effondrement est en cours. La sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent.”

Infantilisme climatique

La ficelle est grosse mais elle marche: propos apocalyptique jouant sur l’émotion (quelle terre allons nous laisser à nos enfants?), mise au pilori de tout contestataire immédiatement classé à “l’extrême-droite”, quel beau moyen de trouver un dérivatif aux crises sociales qui gangrènent l’Europe, et surtout d’offrir de nouveaux marchés aux margoulins de toute sorte!. A propos du phénomène Greta Thunberg, Pascal Bruckner n’hésite pas à parler de “dangereuse propagande de l’infantilisme climatique“: “Apprendre par la presse qu’elle a cessé il y a quatre ans de parler, de manger, de jouer du piano par souci du climat et qu’elle n’est allée mieux que quand ses parents ont décidé de ne plus prendre l’avion et de manger vegan, jette de sérieux doutes sur ses motivations. Elle a été reçue par Christine Lagarde et Emmanuel Macron, est pressentie pour le prix Nobel de la paix. Sa notoriété est symptomatique du caractère délirant que peut prendre la nécessaire mobilisation pour le climat.”

Phénomène emblématique de l’effondrement de la civilisation occidentale la vénération de la parole de l’enfant, par nature incapable de discernement et malléable à toutes les propagandes, sert de prothèse à des adultes incapables de se penser comme tels, endoctrinent des enfants pour les ériger en référence morale et se réduire à se soumettre à des émotions, enrobées de pureté juvénile, qu’ils ont eux-même fabriquées. Le projet de droit de vote à 16 ans lancé par les oligarques et leurs groupies de la petite bourgeoisie agressive de la bien mal nommée “France insoumise”, est de la même eau. Il n’est pas étonnant de voir Anne Hidalgo, qui poursuit avec succès son projet de faire de Paris une ville poubelle, insécure et polluée, proposer sans plus attendre de “faire un test”.

Un retour à la raison est possible

Jouer sur l’émotion et la culpabilisation par enfant interposé exclut le recours à la raison et permet de faire passer les pires roueries.

Le scandale le plus éhonté est la politique de promotion des éoliennes aux dépens du nucléaire, seule énergie renouvelable et propre (modulo les problèmes résiduels de recyclage des déchets qui seront résolus avec les centrales au thorium et les centrales de 4° génération), qui sont une catastrophe écologique dénoncée dans ces pages, et une catastrophe économique. Catastrophe économique par l’explosion du prix de l’électricité et la fin de l’indépendance énergétique française, effondrement du prix des maisons dans les villages proches des sites éoliens. Ne parlons pas de la fin de l’indépendance énergétique dont nos écolos, tout à leur idéologie de la soumission, n’ont cure.

Les énergies renouvelables sont, à ce jour un mythe et ne sont que des énergies intermittentes qui reposent sur une utilisation désordonnée d’énergie fossile: quand elle ne

produit pas, une éolienne doit être relevée par une centrale classique avec des alternances arrêts et démarrage qui sont particulièrement polluants quand il s’agit de centrales à charbon. Le véhicule électrique pollue autant, au-delà d’une certaine capacité, qu’un véhicule à énergie fossile au niveau de son cycle de production et de recyclage. Les panneaux solaires, en dépit des progrès, sont à ce jour du même ordre: intermittence, recyclage polluant exporté vers les pays en développement, dépendance technologique envers l’étranger. Le point critique est le stockage qui repose essentiellement sur des batteries dont la capacité est limitée et dont la production et le recyclage sont polluants et reposent sur les terres rares principalement chinoises.

Deux chercheurs, François Lévèque et Dominique Finon, viennent de publier une note montrant que le nucléaire de nouvelle génération reste beacoup plus compétitif que les énergies renouvelables qui restent peu rentables:

Le phénomène est facile à comprendre : puisque leur production varie en fonction des variations météorologiques, les productions des EnR ne suivent pas celles de la demande horaire. Or, comme l’électricité ne se stocke pas à grande échelle, la valeur économique de l’électricité est justement déterminée par la tension entre l’offre et la demande à chaque heure.

Si, par la force des choses, les producteurs d’ENR ont beaucoup d’électricité à vendre en période faste par rapport à la demande horaire, leurs offres combinées font inévitablement baisser le prix des marchés horaires qui les rémunèrent et donc la valeur économique de leurs équipements. C’est un phénomène désormais bien connu(7) des économistes de l’énergie.”

Quel lien avec le climat?

Les variations de température de la terre sont avant tout cycliques, comme le résume la figure ci-dessous. L’ère industrielle a eu un impact sur le climat par la croissance forte de la pollution que la religion du climat résume aux émissions de CO2, oubliant tout le reste. Or, comme le rappelle François Gervais, il n’y a pas de corrélation entre CO2 et réchauffement: “Le CO2 sert de nourriture indispensable et irremplaçable de la végétation. Grâce à des observations par satellite on a constaté un verdissement de la planète. En 33 ans on a gagné l’équivalent d’un continent de 18 millions de kilomètres carrés, 33 fois la superficie de la France ! La planète s’est reverdie car plus il y a de CO2 dans l’air, plus ça évite le stress hydrique des plantes. Donc, c’est un vrai bénéfice !”.

Le CO2 n’est pas un polluant, bien au contraire, et très marginalement un gaz à effet de serre (le principal est la vapeur d’eau puis le méthane). La température moyenne de la planète n’a augmenté que de 0,7°C depuis 1900. En l’état actuel de la science la relation entre CO2 et température, causalité ou corrélation, n’est pas arbitrable. Elle n’existe que par l’affirmation purement idéologique du GIEC qui a été créé pour imposer cette hypothèse qui ne supporte pas la contradiction, ce qui suffit à disqualifier ses conclusions (le GIEC n’est d’ailleurs pas un organisme de recherche mais un organisme de synthèse sous la coupe de politiques). On peut se référer au site des climato-réalistes sur ces sujets.

Un problème de déséquilibres

Faut-il en conclure que tout est bel et bon, comme tend à le faire Christian Gérondeau, dans nos systèmes énergétiques reposant sur l’énergie fossile? Certainement pas. Le problème est celui des déséquilibres entre production (d’un peu tout) et recyclage. L’ère industrielle a été celle de la croissance considérable de la pollution et de l’urbanisation malsaine, ce que j’analyse dans mon livre sur les villes intelligentes.

Or, l’idéologie du climat va accroître ces déséquilibres et non les réduire: Une éolienne c’est 1500 tonnes de béton enfouies dans le sol, contribuant à leur stérilisation et leur imperméabilisation, c’est l’accroissement des pollutions de toutes sortes et le renchérissement du prix de l’électricité, ce sont des coûts de recyclage que personne n’a pris en compte. L’éolien est tout simplement une arnaque d’affairistes, comme le dénonce la Fédération environnement durable.

Quel est le véritable enjeu?

C’est celui des déchets et des pollutions de toute sorte. La notion même de déchet procède d’une vision linéaire de la production industrielle où les ressources sont consommées pour faire une seule chose et les coproductions des pertes jetées dans la nature.

Cette non-gestion des déchets (qui est aussi ancienne que la production industrielle et remonte même au Moyen-âge qui voyait les cours d’eau pollués par  les tanneries) repose sur la non-intégration des externalités dans le calcul des atteintes à l’environnement. C’est un problème ancien identifié par l’économiste A.C Pigou dès 1920. On sait que plus une ville est grande plus elle produit de déchets, de pollution, de stress et que la consommation d’énergie croît de manière plus que proportionnelle à la taille.

C’est donc le bilan global de la ville en matière de gestion des déchets et des pollutions qu’il faut piloter et ne pas se contenter de faire des “villes vertes” où les bobos roulent en vélo après avoir expulsé les prolos et la pollution dans les périphéries. La carte ci-dessous, établie par le bureau d’études Energie demain, représente les émissions polluantes liées au déplacement domicile lieu de travail, mesurées au lieu de résidence. On voit très clairement que si la ville est verte, la pollution ne s’est pas “évaporée” comme le pense Mme Hidalgo: elle est déplacée à la périphérie, chez les pauvres. Quand elle n’a pas tout simplement été externalisée dans quelque pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine pour la fabrication des artefacts, au nom de a “doctrine Summers”.

L’enjeu est l’architecture système des villes et des territoires afin de les organiser selon les principes de l’économie symbiotique où les sorties d’un écosystème (technologique, physique et humain) sont systématiquement des ressources pour un autre.

Cette pensée globale de la ville, de sa périphérie et des territoires est totalement étrangère aux pleurnicheries mises en scène de Greta Thunberg.

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