Après l’élection américaine

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 L’élection de Donald Trump a été – et est – à nouveau l’occasion du délire des médias mainstream sur le populisme, le racisme et autres fadaises qui restent le seul thème de discours de nos classes dominantes.
Quelle qu’ésotérique que soit la personnalité du nouveau président, le phénomène essentiel de cette élection est le rejet du système Clinton et de ses projets guerriers, notamment envers la Russie. C’est avant tout un rejet de Hillary Clinton et des élites “de gauche” (?!) qui a fait l’élection.

Le parti démocrate a perdu un quantité considérable de voix en comparaison avec l’élection de Obama, et beaucoup d’électeurs de Bernie Sanders, soit se sont abstenus, soit – pour une minorité- ont voté Trump.

Nos bobos ont fait assaut de leur numéro bien rodé d’indignation vertueuse. En France, le ridicule a été atteint par le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, pour qui l’enjeu de cette élection était la parité homme femme au sein du G7. Et il faut voir les discours de ces élèves de “l’Ecole du Parti” que l’on retrouvera sans doute à la tête de France Inter et des autres organismes de propagande que sont devenus les médias publics. Un condensé de conformisme déguisé en indignation vertueuse qui en dit long sur l’état de nos “élites”, leur déconnexion du monde réel et leur inquiétante et absurde prétention.

La question de la guerre, en Syrie, contre la Russie, le soutien aux interventions militaires des Etats-Unis de l’ère Obama a donc été un facteur important de rejet du clan Clinton et du complexe politico financiaro mediatico industriel qui la soutient. Cette ligne de démarcation va bien au-delà de la classique et artificielle division, pour le spectacle, entre “démocrates” et “républicains”: on voit ainsi les néo-conservateurs – les néocons – du parti républicain défendre le principe d’une guerre préventive contre la Russie maintenant, et notamment McCain (ex-candidat républicain contre Obama) s’opposer férocement à Trump et à sa volonté de paix avec la Russie de Poutine, tandis que l’on voir Ron Paul, libertarien leader du tea party, défendre l’option de la paix au nom de la réduction du gaspillage des deniers publics au seul profit du complexe militaro-industriel. Tandis que Bernie Sanders comprend les raisons de l’élection de Trump et du rejet de Clinton et lui offre de travailler avec lui, si les options progressistes qu’il a affichées durant sa campagne ce qui confirmaient… ce qui n’est pour l’instant pas le cas avec la nomination de Steve Bannon. Le jeu est donc très ouvert et l’indignation des ligues de vertu n’a qu’un seul but: masquer cet enjeu fondamental.

Il ne s’agit en aucun cas “d’un vote des petits blancs racistes” comme le rapporte la presse bien pensante: voir l’analyse de Emmanuel Todd. Par contre, cela confirme les analyses faites tant par Saskia Sassen aux Etats-Unis que par Christophe Guilly en France sur la fracture introduite par la ville globalisée, avec ses riches aux centre de la métropole, son anneau d’immigrés pour fournir à la classe dominante son lot de travailleurs low-cost, et les classes moyennes et l’ancienne classe ouvrière abandonnées à leur sort et traitées de fascistes, racistes et autres absurdités.

Revenons aux choses sérieuses: Que va faire ce président énigmatique, qui a – au-delà de propositions folkloriques – soulevé la question du libre-échange et de la politique industrielle?  Va-t-il résister à la pression des lobbies, va-t-il tenir ses positions sur la question fondamentale du libre-échange?

Jacques Sapir fait ici le point: Lisez, regardez et écoutez (et laisser tomber The Monde, par pitié!)

CR


 Par Jacques Sapir, le 16 novembre 2016

Je recevais hier, mardi, dans les Chroniques de Jacques Sapir, sur Radio-Sputnik deux économistes, Philippe Béchade et Cyrille Collet, pour parler du programme économique de Donald Trump.

Le candidat Donald Trump a beaucoup promis en matière économique. Le nouveau président pourra-t-il appliquer ces promesses ? Jacques Sapir en débat avec Philippe Béchade, macroéconomiste chez AGORA et membre fondateur des Econoclastes et Cyrille Collet, directeur de la gestion actions chez CPR Asset Management.

Le candidat républicain a remporté la victoire sur Hillary Clinton en misant sur la colère de la classe moyenne américaine. Qu’il s’agisse du TAFTA, de l’immigration, du renouveau des infrastructures, Donald Trump sera bientôt confronté à des choix décisifs pour l’avenir de sa nation.

Un programme économique qui paraît contradictoire notamment sur la politique budgétaire, où il préconise de grandes dépenses tout en supprimant un certain nombre d’impôts. Cyrille Collet considère que les orientations économiques majeures du nouveau locataire de la Maison-Blanche se résument à ce trio :

 « Impôts, déréglementation, accords commerciaux. »

L’axe majeur des futures négociations internationales ? Pour Philippe Béchade, les relations entre les États-Unis et leur premier créancier, la Chine, seront décisives pour les marchés.

                  

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