Théories alternatives du développement économique – Note de lecture

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Par Renaud Bouchard

Développement économique, économie du développement, le développement se réduit-il à une dynamique de croissance centrée sur le marché ou s’agit-il d’un phénomène multidimensionnel de changement structurel ? Convient-il d’analyser le développement comme un simple retard dans un mouvement linéaire de modernisation, selon WW. Rostow, ou de mettre en évidence la pluralité des trajectoires de développement, marquées par les conditions initiales, des phénomènes d’irréversibilité, de pouvoir, de domination ? » interrogent Cédric Durand et Agnès Labrousse dans leur réflexion et leur séminaire sur ce que « les théories du développement éclairent ou laissent dans l’ombre ».

Deux courants principaux se sont efforcés de théoriser la question du développement[1]jusqu’à ce qu’apparaisse une troisième approche formulée par E.Reinert, bien connu des lecteurs de ce site et des travaux de Claude Rochet.

Handbook of Alternative Theories of Economic DevelopmentLe projet des auteurs, sous la direction de Erik Reinert, a été de rédiger un Manuel des théories alternatives du développement économique explore en effet les théories et les approches qui, sur une période prolongée, ont existé comme alternatives pertinentes aux principes économiques mainstream et néoclassiques d’aujourd’hui. Il vise donc à être un point de repère dans le domaine du développement économique. Il révèle la richesse des idées alternatives et parfois mal comprises qui, dans différents contextes historiques, se sont avérées vitales pour l’amélioration de la condition humaine.

Erik Reinert, norvégien, diplômé de l’université de Harvard, entrepreneur et économiste, est considéré comme un des chefs de file en matière d’économie hétérodoxe dans le monde anglo-saxon[2], trop peu connu dans le monde francophone malgré la traduction qu’en a faite Claude Rochet.

Erik S. Reinert a commencé sa carrière comme entrepreneur en Amérique latine en travaillant sur la question du développement (au Pérou) puis en Italie à a tête d’une entreprise de peinture automobile. Pendant toute cette période il n’a eu de cesse d’acheter des livres anciens, des pamphlets publiés par les « éconcomistes » de l’époque (ils ne s’appelaient pas comme cela, car la « science économique » n’existait pas en tant que telle – elle attendra la seconde moitié du XIX° siècle) et était une science sociale qui n’était pas séparée de l’histoire et de la philosophie).

Constatant que les théories économiques ne résolvaient pas le problème de la pauvreté et du développement, il a rapidement réalisé que par le passé d’autre théories avaient assuré les développements des pays actuellement riches. La solution, dès lors, était dans l’étude de ces théories et des raisons de leur succès. Il a ainsi rassemblé la base de ce qui constitue ses analyses une abondante littérature italienne, anglaise, française, américaine, allemande et scandinave qui composent la collection de 40 000 ouvrages d’histoire sur laquelle veille Fernanda, son épouse, bibliothécaire de profession, dans leur maison de Hvasser, au sud d’Oslo, qui constitue un trésor. Initiateur de la Fondation “The Other Canon” qui promeut “un autre canon” de la pensée économique, différent de la pensée classique et néoclassique dominante, ses travaux ont pour objet la théorie du développement inégal et l’histoire de la pensée et de la politique économique, dans la lignée des travaux de Joseph Schumpeter.

Il critique l’usage systématique du libre-échange tel que promu par le “Consensus de Washington” et par l’Union européenne. Il prône des politiques de “protectionnisme éducateur”, telles que développées par Friedrich List dans son ouvrage de 1841 “Le système national d’économie politique” à partir de son analyse du développement de l’Angleterre et des États-Unis, qui permettent d’industrialiser un pays avant qu’il ne s’ouvre au libre-échange. Ces politiques seraient dans l’intérêt des pays pauvres pour leur permettre d’accéder au développement. Il présente le plan Marshall comme un modèle à reproduire pour procéder à la ré-industrialisation des économies des pays européens dévastés après la Seconde Guerre mondiale.

L’économie néoclassique a pris le pouvoir d’abord dans le domaine des idées et des théories pour mieux s’imposer sans discussion aux politiciens et aux dirigeants d’entreprises comme étant une science devant s’imposer sans autre forme de doute. Le Prix Nobel (enfin, le Prix de la Banque de Suède en la mémoire d’Alfred Nobel, qui n’est pas un Prix Nobel) français Jean Tirole mène ainsi une lutte sans merci contre tout autre enseignement de l’économie dans le monde universitaire. Deux économistes mainstream ont récemment publié un pamphlet affirmant que l’économie est une science exacte (et non une science humaine) et qualifié tout critique de « révisionnistes », dans le climat intellectuel français ou tout contestataire est classé à l’extrême-droite.

Cet ouvrage peut donc constituer un manuel « d’[amazon_textlink asin=’2895960445′ text=’auto-défense intellectuelle ‘ template=’ProductLink’ store=’rochet1949-21′ marketplace=’FR’ link_id=’5a45f065-adc7-11e8-8c98-2de18344f7ad’]», pour reprendre le titre du livre du Québecois Norman Baillargeon. Il s’agit non seulement de mettre à bas ces funestes théories – comme celle du trickle down adoptée par le jeune Macron – mais aussi et surtout de bâtir une nouvelle théorie du développement économique qui puise ses sources dans l’histoire du développement, qui rejette l’appareillage mathématique derrière lequel se dégage l’idéologie dominante pour se prétendre une science.

[1]cf. http://cemi.ehess.fr/docannexe/file/2796/progr.labrousse.durand.pdf

[2]https://www.babelio.com/auteur/Erik-Reinert/218512

Reinert, Erik, Ghosh, Jayati and Kattel, Rainer, (2016), Handbook of Alternative Theories of Economic Development, Edward Elgar Publishing.

Extrait traduit 3:

1- Reinert, Erik, Ghosh, Jayati and Kattel, Rainer, (2017), Understanding economic development and demolishing neoliberal development myths /Compréhension du développement économique et démolition des mythes du développement néolibéral[1]

« Nous avons récemment co-édité un livre (le manuel des théories alternatives du développement économique, Edward Elgar 2016, également disponible en tant que livre électronique[2]sur qui cherche à retrouver la richesse de l’économie du développement  au travers des nombreuses théories qui ont contribué au cours des âges à la compréhension du progrès matériel. L’approche sous-jacente est basée sur cette citation d’il y a près de quatre siècles: «Il y a une différence surprenante entre la vie des hommes dans la province la plus civilisée d’Europe et dans les régions les plus sauvages et les plus barbares de l’Inde. Cette différence ne vient pas du sol, pas du climat, pas de la race, mais des arts. ” (Francis Bacon, Novum Organum, 1620)[3].

L’économie fut durant des siècles au centre d’un art, d’une pratique et d’une science consacrée au «développement économique», sous des appellations diverses: d’une promotion idéaliste du «bonheur public» à la création nationaliste de la richesse et de la grandeur des nations, des dirigeants, de la victoire et des guerres. D’une certaine manière, il y a un siècle environ, la plupart des économistes étaient des «économistes du développement». Mais pendant le processus de formalisation de l’économie dans l’économie néoclassique durant la période post-Seconde Guerre mondiale, l’économie du développement a lentement disparu du courant économique dominant. «Où sont leurs modèles? » était un cri de guerre célèbre. Par exemple, Jacob Viner a contribué de manière décisive à la disparition de l’économie du développement en supprimant une force fondamentale de développement inégal – les rendements croissants – de la théorie du commerce international, en raison du fait qu’elle n’était pas compatible avec l’équilibre. Ce qui aurait été plus logique aurait été d’éliminer l’équilibre de la théorie économique parce qu’il n’est pas compatible avec une analyse du monde réel. Le choix des outils par les économistes est venu à bout leur intérêt pour la réalité. L’équilibre est devenu pratiquement le seul système viable.

Ainsi, l’économie est-elle devenue ce que l’on pourrait appeler une profession axée sur les outils: le type d’information que les outils pourraient gérer est venu déterminer le développement de la profession. Et l’accent mis sur le développement est passé du développement économique à la «réduction de la pauvreté», c’est-à-dire à l’éradication de la pauvreté en augmentant le revenu personnel des individus pour atténuer les symptômes de la pauvreté. Ce changement d’orientation reflète la perception de plus en plus répandue au sein de la profession économique: toutes les réponses aux questions économiques de base pour tous les types de pays – développés, en développement ou sous-développés – pourraient provenir du même cadre analytique néoclassique qui privilégie le mécanisme du marché. Cette approche reste fermement ancrée dans l’individualisme méthodologique qui caractérise aujourd’hui toute l’économie dominante. Les modèles tendent à être fondés sur la notion selon laquelle les prix et les quantités sont déterminés simultanément par le mécanisme du marché, les prix relatifs étant les facteurs déterminants de l’allocation des ressources ainsi que du niveau et de la composition de la production. Cela permet de déterminer si le marché de l’actionnariat ou le marché semi-formel du crédit rural ou une économie en développement pratiquant le commerce international sont au centre de l’attention.

L’accent mis sur l’atténuation de la pauvreté a impliqué une focalisation beaucoup plus aiguë sur le niveau micro comme une représentation supposée utile et pertinente de la réalité plus large. C’est un produit de l’esprit intellectuel qui prévaut dans les centres universitaires du Nord; presque tous les pratiquants, quel que soit leur pays d’origine, y vivent et y travaillent. Par conséquent, il traduit une profonde internalisation des axiomes fondamentaux de la pensée économique dominante de l’Atlantique Nord, en particulier du paradigme néolibéral du marché. En conséquence, la profession d’économiste – et en particulier l’économie du développement – se heurte de plus en plus à un compromis entre pertinence et précision.

Pour sauver l’économie du développement de l’imbroglio créé par le discours sur l’atténuation de la pauvreté, il faut reconnaître que le processus de développement est un processus évolutif dans lequel il existe une interaction continue entre diverses forces; que les résultats économiques reflètent les facteurs sociaux et historiques, le niveau et la nature du développement institutionnel, la classe relative et les configurations de pouvoir; et que les processus de production et de distribution impliquent inévitablement le conflit des intérêts de classe avec l’interaction des facteurs sociaux, historiques et institutionnels. Heureusement, il existe une littérature abondante qui a grandi dans ce sens, dont une grande partie est malheureusement méconnue et ignorée par la profession dominante et par ceux qui sont engagés dans la politique.

En rassemblant (les éléments constitutifs de ce volume), les auteurs ont tenté de corriger ce qu’ils considérent comme des préjugés existants dans la compréhension théorique actuelle du développement économique. Ceux-ci existent en plus de l’approche relativement historique qui est maintenant si commune. En dehors du préjugé eurocentrique évident, même les archives historiques orthodoxes transmises aux chercheurs d’aujourd’hui marquent un fort parti pris en faveur d’une compréhension de la théorie économique basée écrite en anglais et une forte compréhension du rôle de la religion en Allemagne. Ainsi, un ouvrage en deux volumes traitant du développement économique et édité par deux économistes de la Banque mondiale, le Handbook of Development Economics de 1988, a-t-il consacré un chapitre à l’histoire des idées de développement économique. À l’exception de Richard Cantillon, d’origine irlandaise, qui a écrit en français, le chapitre en question – écrit par le célèbre économiste du développement W. Arthur Lewis, ne contient que des références à des œuvres écrites en anglais par des personnes vivant au Royaume-Uni. Il est rédigé comme si seuls les auteurs qui ont écrit à l’origine en anglais, et étaient d’Angleterre, avaient quelque chose de valable à dire sur le développement économique. De même existe-t-il une idée historiquement infondée selon laquelle l’économie doit ses origines à François Quesnay et aux Physiocrates français du XVIIIè siècle alors que les Physiocrates ont perdu toutes les batailles de l’histoire, sauf celle des manuels d’économie.

Nous avons donc essayé de corriger ces déséquilibres existants: le déséquilibre géographiquement eurocentrique, le déséquilibre anglocentrique en développement, le déséquilibre centré sur le protestantisme et l’arbre généalogique de l’économie fondé sur la physiocratie. Nous avons entrepris de revivifier et d’explorer les alternatives : des théories et des approches qui, sur une longue période, ont existé comme des politiques et actions alternatives à celles émanant des théories traditionnelles et néoclassiques d’aujourd’hui, théories beaucoup plus anciennes et mieux testées que celles basées sur l’économie de David Ricardo et sur l’idée d’équilibre. Notre sélection est axée sur les problèmes plutôt que guidée par les outils disponibles et est également construite sur une variété de méthodes.

Nous avons eu la chance de pouvoir convaincre cinquante des meilleurs chercheurs de tous les continents de contribuer à cette étude, laquelle comprend quarante chapitres qui offrent une gamme d’analyses couvrant différentes géographies, périodes historiques et approches théoriques, allant jusqu’aux débats contemporains. Le sujet est abordé à partir de plusieurs perspectives complémentaires. D’un point de vue historique, on discute des théories mercantilistes et caméralistes issues de la Renaissance et développées plus loin pendant les Lumières, y compris la discussion précoce des retours croissants dans le travail d’Antonio Serra et d’autres. L’école historique allemande et la tradition créée par Friedrich List sont examinées en détail, avec d’autres approches européennes. On montre comment l’histoire de la politique économique européenne a été dominée par l’émulation – tentant de copier la structure économique des pays les plus riches – et ce n’est que plus tard que le principe de l’avantage comparatif a été adopté.

D’un point de vue géographique, nous avons essayé de privilégier une perspective aussi large que possible. Deux chapitres considèrent le développement économique sous un angle chinois, l’un dépeignant le contraste existant entre la production européenne et chinoise de la science et de la connaissance, l’autre dépeignant les cycles politiques impériaux de la Chine comme échappant à une société fondamentalement agricole; tous deux se référant à l’absence de diversité productive susceptible d’expliquer le retard de la Chine par rapport à l’Europe. On donne aussi un compte rendu historique intéressant de l’interaction du monde islamique et du capitalisme qui critique également l’interprétation trompeuse de Max Weber. Figure aussi une description de la façon dont les penseurs turcs du 19e et du début du 20e siècle ont adapté l’approche de List à ce qui est devenu l’École ottomane de l’économie. Un aperçu synoptique de la pensée indienne du développement fait le lien entre le cadre exposé dans l’Arthaśāstra de Kautilya au deuxième siècle de notre ère et les approches post-indépendance du développement jusqu’à la fin du XXe siècle. Les principales contributions du structuralisme latino-américain à la théorie du développement économique sont passées en revue. Deux chapitres sont consacrés aux approches africaines du développement, qui revisitent le débat sur le développement autonome national en Afrique et considèrent l’idée du développement national en tant que processus de libération.

La section suivante analyse la manière dont le problème du développement a été formulé en termes internationaux au cours du XXe siècle, jusqu’à la réaction du Consensus de Washington (de la discussion de la Société des Nations à la Charte de La Havane juste après la Seconde Guerre mondiale au système d’économie politique de la CNUCED tel qu’il s’est développé au cours de la seconde moitié du XXe siècle).

Vient ensuite une section consacrée à différentes approches analytiques du développement, exprimées à la fois dans des écoles de pensée particulières et dans le travail de quelques chercheurs sélectionnés. On examine comment les penseurs marxistes ont analysé la genèse du sous-développement, les trajectoires post-décolonisation du développement dans les économies sous-développées et l’impact du néolibéralisme sur ces économies. Les approches schumpétériennes et évolutives du développement sont évaluées, ainsi qu’un résumé des arguments-clés des soit-disant pionniers du développement oeuvrant à la suite de la Seconde Guerre mondiale, tels que Paul Rosenstein-Rodan, Hans Singer, Arthur Lewis, Albert Hirschman, Gunnar Myrdal et Ragnar Nurkse. Des écoles de pensée particulières sont également considérées ; la relation de la théorie de la régulation au développement ; l’école de la dépendance en Amérique latine; les approches féministes du développement. Trois auteurs majeurs qui ont contribué significativement à la compréhension du processus de développement ainsi que ses trajectoires inégales sont considérés individuellement: Christopher Freeman, Albert Hirschman et Michal Kalecki.

Suivent des discussions spécifiques sur des questions variées dans la réflexion sur le développement: la question agraire; le financement du développement aux niveaux national et international; la planification du développement, qui a pris de l’importance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale lorsque la décolonisation a entraîné l’émergence d’un certain nombre de pays sous-développés nouvellement indépendants. Les pays scandinaves en sont venus à illustrer les réussites de développement, la voie que ces pays ont empruntée au cours des deux derniers siècles est explicitée. La compétitivité est l’un des termes omniprésents qui est chargé d’hypothèses normatives; la relation entre compétitivité et développement est discutée dans une perspective schumpeterienne. Ceci est complété par l’introduction de la théorie des systèmes d’innovation, l’une des plus puissantes émanations de la théorie schumpétérienne, dans le contexte du développement. Cela permet de contextualiser l’ascension de la Chine dans la discussion sur le développement tardif, avec une description plus générale de l’évolution du concept de l’Etat développemental.

Les aspects spécifiques du développement qui sont récemment devenus des préoccupations importantes sont ensuite examinés. En posant la question des contraintes écologiques, la perception généralisée des relations entre la pauvreté et l’environnement dans les économies en développement remet en cause le fait que la plupart des habitants pauvres des régions en développement sont situés dans des environnements fragiles. La plus grande partie de la dégradation et de la perte de l’écosystème dans le monde – même si leurs moyens de subsistance sont directement affectés par une telle destruction de l’environnement, les liens entre la concurrence, la politique de la concurrence, la compétitivité, la mondialisation et le développement sont explorés. Les changements fondamentaux qui ont eu lieu dans le domaine des droits de la propriété intellectuelle et des réglementations au cours des trois dernières décennies sont identifiés, ainsi qu’une analyse de l’importance-clé des structures juridiques dans le développement. Enfin, on discute des expériences plus négatives du développement: la désindustrialisation, l’extinction industrielle (comme dans certains Etats post-soviétiques) et ses conséquences sociales et sécuritaires ainsi que les utopies et dystopies qui nous attendent dans les années à venir.

Dans l’ensemble, nous avons essayé de saisir la richesse des idées alternatives, souvent ignorées et parfois mal comprises, qui, dans différents contextes historiques, se sont révélées essentielles à l’amélioration de la condition humaine. »

[1] Reinert, Erik, Ghosh, Jayati and Kattel, Rainer, (2017),World Economics Association, pp.10-12 of WEA Commentaries 7(1), February 2017

https://www.worldeconomicsassociation.org/newsletterarticles/understanding-economic-development-and-demolishing-neoliberal-development-myths/et From: pp.10-12 of WEA Commentaries 7(1), February 2017

[2]http://www.ebooks.com/95628740/handbook-of-alternative-theories-of-economic-development/reinert-erik-s-ghosh-jayati-kattel-rainer/

[3]Traduction Renaud Bouchard

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