Les villes intelligentes – ou smart cities – sont l’objet actuellement d’un engouement comme on l’a connu aux débuts de l’Internet, où le lyrisme technologique repousse toute réflexion raisonnée. Dans cette conférence organisée par l’université réelle à Montpellier, je rappelle quelques fondamentaux:
- Il y a toujours eu des villes intelligentes par le passé, si l’on définit l’intelligence comme la capacité d’apprentissage au fil des générations qui permet de concevoir des villes appropriées au développement et à la vie politique.
- La technologie offre de nouvelles possibilités par la multiplication des connexions et leur instantanéité. L’extension de l’Internet aux objets crée la possibilité de créer des architectures complexes.
- La finalité doit être de résoudre les problèmes du développement urbain qui est une calamité en Occident et dans les émergents depuis la fin du XIX° siècle, qui s’est aggravée depuis le retour de la croissance en 1945.
Mais tout accroissement de la complexité pose des problèmes redoutables:
- L’apparition de nouveaux risques liés aux connexions indésirables qui ne manqueront pas de survenir: une scénarisation des risques prévisibles et non prévisible devient essentielle.
- Cela requiert des capacités d’architectes de systèmes complexes, qui sont bien différentes de celle du politicien et du bureaucrate qui vont accumuler des couches de technologies dont ils ne comprennent pas les interactions.
- L’accès généralisé et les capacités de traitement des données personnelles représentent une menace contre les libertés individuelles et une dérive de la ville vers des systèmes totalitaires, que Jean-Luc Godard avait anticipée dans Alphaville.
Je fais ici le point sur les risques et opportunités du numérique autour de la question des villes intelligentes, pour souligner que , au-delà de la technologie, la ville intelligente est avant tout un problème politique:
J’ai abordé ce sujet lors d’une conférence aux Arts et Métiers à Cluny:
[contextly_auto_sidebar]