La bande de délinquants de la famille Traoré transformée en héros avec l’appui des autorités et de quelques grandes entreprises, des grandes villes tombées sous la coupe de nihilistes fous furieux au nom d’une pseudo “écologie” à la faveur d’élections qui n’en sont plus, la multiplication de meutres qualifiés d’incivilités, les incendies d’églises attribués à des mégots qui incendient des poutres centenaires en bois durci et putréfié, un régime de plus en plus répressif qui se met en place au nom de la lutte contre un virus qu’un arrété ministériel déclare offensif au 1° aout (mais pas avant), une police en décomposition, une justice qui a perdu toute indépendance, la France sombre. Cet ilôt de résistance que devrait être l’université est rongé de l’intérieur, pénétrée par l’absurdité de l’idéologie “décolonniale” qui entend mettre au pas les esprits et condamner à la mort professionnelle et sociale les professeurs qui entendent continuer à l’être. Je me joins volontiers à ce manifeste, même s’il englobe la défense d’intellectuels opportunistes à l’oeuvre insignifiante comme Laurent Bouvet, mais l’heure est à l’urgence.
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C‘est au rythme de plusieurs événements universitaires et culturels par mois que se multiplient les initiatives militantes portées par le mouvement «décolonial» et ses relais associatifs (1). Ces différents groupes sont accueillis dans les plus prestigieux établissements universitaires (2), salles de spectacle et musées (3). Ainsi en est-il, par exemple, du séminaire « Genre, nation et laïcité » accueilli par la Maison des sciences de l’homme début octobre, dont la présentation regorge de références racialistes : « colonialité du genre », « féminisme blanc », « racisation », « pouvoir racial genré » (comprendre : le pouvoir exercé par les « Blancs », de manière systématiquement et volontairement préjudiciable aux individus qu’ils appellent « racisés »).
Or, tout en se présentant comme progressistes (antiracistes, décolonisateurs, féministes…), ces mouvances se livrent depuis plusieurs années à un détournement des combats pour l’émancipation individuelle et la liberté, au profit d’objectifs qui leur sont opposés et qui attaquent frontalement l’universalisme républicain : racialisme, différentialisme, ségrégationnisme (selon la couleur de la peau, le sexe, la pratique religieuse). Ils vont ainsi jusqu’à invoquer le féminisme pour légitimer le port du voile, la laïcité pour légitimer leurs revendications religieuses et l’universalisme pour légitimer le communautarisme. Enfin, ils dénoncent, contre toute évidence, le « racisme d’Etat » qui sévirait en France : un Etat auquel ils demandent en même temps – et dont d’ailleurs ils obtiennent – bienveillance et soutien financier par le biais de subventions publiques.
La stratégie des militants combattants « décoloniaux » et de leurs relais complaisants consiste à faire passer leur idéologie pour vérité scientifique et à discréditer leurs opposants en les taxant de racisme et d’islamophobie. D’où leur refus fréquent de tout débat contradictoire, et même sa diabolisation. D’où, également, l’utilisation de méthodes relevant d’un terrorisme intellectuel qui rappelle ce que le stalinisme avait naguère fait subir aux intellectuels européens les plus clairvoyants.
C’est ainsi qu’après les tentatives d’ostracisation d’historiens (Olivier Pétré-Grenouilleau, Virginie Chaillou-Atrous, Sylvain Gouguenheim, Georges Bensoussan), de philosophes (Marcel Gauchet, Pierre-André Taguieff), de politistes (Laurent Bouvet, Josepha Laroche), de sociologues (Nathalie Heinich, Stéphane Dorin), d’économistes (Jérôme Maucourant), de géographes et démographes (Michèle Tribalat, Christophe Guilluy), d’écrivains et essayistes (Kamel Daoud, Pascal Bruckner, Mohamed Louizi), ce sont à présent les spécialistes de littérature et de théâtre Alexandre Gefen et Isabelle Barbéris qui font l’objet de cabales visant à les discréditer. Dans le domaine culturel, l’acharnement se reporte sur des artistes parmi les plus reconnus pour les punir d’avoir tenu un discours universaliste critiquant le différentialisme et le racialisme.
La méthode est éprouvée : ces intellectuels « non conformes » sont mis sous surveillance par des ennemis du débat qui guettent le moindre prétexte pour les isoler et les discréditer. Leurs idées sont noyées dans des polémiques diffamatoires, des propos sont sortis de leur contexte, des cibles infamantes (association à l’extrême droite, « phobies » en tout genre) sont collées sur leur dos par voie de pétitions, parfois relayées dans les médias pour dresser leur procès en racisme… Parallèlement au harcèlement sur les réseaux sociaux, utilisés pour diffuser la calomnie, ces « anti-Lumières » encombrent de leurs vindictes les tribunaux de la République.
Nos institutions culturelles, universitaires, scientifiques (sans compter nos collèges et lycées, fortement touchés) sont désormais ciblées par des attaques qui, sous couvert de dénoncer les discriminations d’origine « coloniale », cherchent à miner les principes de liberté d’expression et d’universalité hérités des Lumières. Colloques, expositions, spectacles, films, livres « décoloniaux » réactivant l’idée de « race » ne cessent d’exploiter la culpabilité des uns et d’exacerber le ressentiment des autres, nourrissant les haines interethniques et les divisions. C’est dans cette perspective que s’inscrit la stratégie d’entrisme des militants décolonialistes dans l’enseignement supérieur (universités ; écoles supérieures du professorat et de l’éducation ; écoles nationales de journalisme) et dans la culture.
La situation est alarmante. Le pluralisme intellectuel que les chantres du « décolonialisme » cherchent à neutraliser est une condition essentielle au bon fonctionnement de notre démocratie. De surcroît, l’accueil de cette idéologie à l’université s’est fait au prix d’un renoncement à l’exigence pluriséculaire de qualité qui lui valait son prestige.
Nous appelons les autorités publiques, les responsables d’institutions culturelles, universitaires, scientifiques et de recherche, mais aussi la magistrature, au ressaisissement. Les critères élémentaires de scientificité doivent être respectés. Les débats doivent être contradictoires. Les autorités et les institutions dont ils sont responsables ne doivent plus être utilisées contre la République. Il leur appartient, à tous et à chacun, de faire en sorte que cesse définitivement le détournement indigne des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui fondent notre démocratie
C‘est au rythme de plusieurs événements universitaires et culturels par mois que se multiplient les initiatives militantes portées par le mouvement « décolonial » et ses relais associatifs (1). Ces différents groupes sont accueillis dans les plus prestigieux établissements universitaires (2), salles de spectacle et musées (3). Ainsi en est-il, par exemple, du séminaire « Genre, nation et laïcité » accueilli par la Maison des sciences de l’homme début octobre, dont la présentation regorge de références racialistes : « colonialité du genre », « féminisme blanc », « racisation », « pouvoir racial genré » (comprendre : le pouvoir exercé par les « Blancs », de manière systématiquement et volontairement préjudiciable aux individus qu’ils appellent « racisés »).
Or, tout en se présentant comme progressistes (antiracistes, décolonisateurs, féministes…), ces mouvances se livrent depuis plusieurs années à un détournement des combats pour l’émancipation individuelle et la liberté, au profit d’objectifs qui leur sont opposés et qui attaquent frontalement l’universalisme républicain : racialisme, différentialisme, ségrégationnisme (selon la couleur de la peau, le sexe, la pratique religieuse). Ils vont ainsi jusqu’à invoquer le féminisme pour légitimer le port du voile, la laïcité pour légitimer leurs revendications religieuses et l’universalisme pour légitimer le communautarisme. Enfin, ils dénoncent, contre toute évidence, le « racisme d’Etat » qui sévirait en France : un Etat auquel ils demandent en même temps – et dont d’ailleurs ils obtiennent – bienveillance et soutien financier par le biais de subventions publiques.
1.Par exemple : Parti des Indigènes de la République, Collectif contre l’islamophobie en France, Marche des femmes pour la dignité, Marches de la dignité, Camp décolonial, Conseil représentatif des associations noires, Conseil représentatif des Français d’outre-mer, Brigade antinégrophobie, Décoloniser les arts, Les Indivisibles (Rokhaya Diallo), Front de mères, collectif MWASI, collectif Non MiXte.s racisé.e.s, Boycott désinvestissement sanctions, Coordination contre le racisme et l’islamophobie, Mamans toutes égales, Cercle des enseignant.e.s laïques, Les Irrécupérables, Réseau classe/genre/race.
2. Par exemple : Collège de France, Institut d’études politiques, Ecole normale supérieure, CNRS, EHESS, université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis, université Paris-VII Diderot, université Panthéon-Sorbonne Paris-I, université Lumière-Lyon-II, université Toulouse-Jean-Jaurès.
Waleed Al-Husseini, essayiste –Jean-Claude Allard, ancien directeur de recherche à l’Iris –Pierre Avril, professeur émérite de l’université Panthéon-Assas –Vida Azimi, directrice de recherche au CNRS – Elisabeth Badinter,philosophe –Clément Bénech, romancier –Michel Blay, historien et philosophe des sciences –Françoise Bonardel, philosophe –Stéphane Breton,ethnologue et cinéaste –Virgil Brill, photographe –Jean-Marie Brohm,sociologue – Marie-Laure Brossier, élue de Bagnolet– Sarah Cattan,journaliste –Philippe de Lara, philosophe –Maxime Decout, maître de conférences et essayiste –Bernard de La Villardière, journaliste –Jacques de Saint-Victor, professeur des universités et critique littéraire –Aurore Després,maître de conférences –Christophe de Voogd, historien et essayiste –Philippe d’Iribarne, directeur de recherche au CNRS –Arthur Dreyfus, écrivain, enseignant en cinéma –David Duquesne, infirmier –Zineb El Rhazaoui,journaliste –Patrice Franceschi, aventurier et écrivain –Jean-Louis Fabiani,sociologue –Alain Finkielkraut, philosophe et académicien –Renée Fregosi,philosophe et politologue –Jasmine Getz, universitaire –Jacques Gilbert, professeur des universités –Marc Goldschmit, philosophe –Philippe Gumplowicz, professeur des universités –Claude Habib, professeure des universités et essayiste –Noémie Halioua, journaliste –Marc Hersant,professeur des universités –Marie Ibn Arabi, professeure agrégée de philosophie –Pierre Jourde, écrivain –Gaston Kelman, écrivain –Alexandra Lavastine, philosophe –Françoise Lavocat, professeure de littérature comparée –Barbara Lefebvre, enseignante et essayiste –Jean-Pierre Le Goff,sociologue –Damien Le Guay, philosophe –Noëlle Lenoir, avocate au barreau de Paris –Anne-Marie Le Pourhiet, professeure de droit public –Laurent Loty, chercheur au CNRS –Catherine Louveau, professeure émérite –Yves Mamou, journaliste –Laurence Marchand-Taillade, présidente de forces laïques –Jean-Claude Michéa, philosophe –Isabelle Mity, professeure agrégée –Yves Michaud, philosophe –Franck Neveu, professeur des universités en linguistique –Pierre Nora, historien et académicien –Fabien Ollier, directeur des éditions QS ? –Mona Ozouf, historienne et philosophe –Patrick Pelloux, médecin – René Pommier, universitaire et essayiste –Céline Pina, essayiste –Monique Plaza, docteure en psychologie –Michaël Prazan, cinéaste, écrivain –Charles Ramond, professeur des universités et philosophe –Philippe Raynaud, professeur des universités et politologue – Dany Robert-Dufour, professeur des universités, philosophe –Robert Redeker, philosophe –Anne Richardot, maître de conférences des universités –Pierre Rigoulot, essayiste – Jean-Pierre Sakoun, président du Comité Laïcité République – Philippe San Marco, essayiste –Boualem Sansal, écrivain –Jean-Paul Sermain, professeur des universités en littérature française –Dominique Schnapper, politologue –Jean-Eric Schoettl, juriste –Patrick Sommier, homme de théâtre –Véronique Taquin, professeure et écrivaine –Jacques Tarnero, chercheur et essayiste –Carine Trévisan, professeure des universités en littérature –Michèle Tribalat, chercheuse démographe – Caroline Valentin, avocate et éditorialiste –André Versaille, écrivain et éditeur –Ibn Warraq, écrivain –Aude Weill Raynal, avocate –Yves Charles Zarka, professeur des universités en philosophie