Police Biopolitique, Health Polizei, Total Control et Covid19 : en attendant la Brigade des Loups
« Trouvez simplement ce qu’un peuple est prêt à subir en silence, cela vous donnera la mesure exacte de l’injustice et du mal qui lui seront imposés, et cela continuera jusqu’à ce que se manifeste une résistance par les mots ou la violence, ou les deux. Les limites des tyrans sont fixées par l’endurance de ceux qu’ils oppressent. »
Frederick Augustus Washington Bailey, dit Frederick Douglass (1818-1895)
« Fable du déconfinement provisoire ou du confinement intermittent et répété. Les sirènes de l’alarme se mirent à hurler. Et les drones gardes se mirent à circuler au-dessus des rues en proclamant, hauts parleurs au maximum : confinement, confinement, le confinement reprend ce soir à 18 heures, couvre-feu à 19 heures et plan écarlate activé ! »
Jacques Fradin, paru dans lundimatin#240, 27 avril 2020
Dans son roman publié en 2010 et intitulé « Super Sad True Love Story », sorte de Bildungsroman qui carbure au réalisme glacial, Gary Shteyngard explique de quelle manière l’on vivra dans un avenir proche lorsque le yuan chinois, alors devenu une monnaie mondiale, les gens porteront tous un « apparat » autour du cou avec la technologie RateMe Plus. Il montre aussi (nous sommes alors en 2010) comment les détails personnels de chacun seront affichés en public sur des pôles de crédit social et comportemental omniprésents qui diffuseront des messages au coin des rues avec “de petits compteurs LED à hauteur des yeux qui auront enregistré votre classement de crédit lorsque vous avez marché”.[i]
Et vingt ans plus tard[ii] qu’advient-il, qu’en est-il quand tout un peuple apeuré et discipliné (l’un expliquant l’autre) est proche de s’engouffrer dans une opération de contrôle politique et social inimaginable conduit par une technopolice scientifique sanitaire où se mêlent tout à la fois la peur et le fait d’abdiquer tout discernement, toute protection des Libertés Publiques fondamentales par crainte d’avoir à payer une amende ?139 € pour un plat de lentilles, un Ausweis papier en attendant le bracelet électronique homologué, consentement, abdication et renonciation pour commencer – après le désarmement, l’interdiction d’usage, de détention et de port d’armes et dans l’attente de la disparition de l’argent liquide – à la liberté d’aller et de venir au bénéfice d’un asservissement citoyen médicalisé !
Qu’advient-il de ce peuple ?
Réponse : il se révolte, défend ses libertés, sa Liberté, ou il crève et disparaît.
Et qu’en est-il des mesures de contrôle par le moyen de « brigades » (30.000 personnes !) qui seront chargées de contrôler (smartphone et internet des objets connectés, espions fidèles) et tous ceux qui ne le seront pas, volontairement ou involontairement, par incapacité, négligence ou refus ?
Très simple : cela se fera par le réseau des médecins généralistes, sentinelles-délatrices officielles, rémunérées, directement en relation téléphonique avec la Sécurité sociale pour “signaler” les cas avec, naturellement, une “loi de sécurité sanitaire” pour “préserver le secret médical”, lequel sera anéanti comme le sont déjà la confidentialité des données et le secret dit “professionnel”. Car “Oui le généraliste se transforme en enquêteur, mais la plupart du temps il y a une confiance dans le médecin traitant qui expliquera les choses.” Confiance trahie par celui qui de par son statut de “confident par nécessité” acceptera alors de “renseigner” et livrer son Client…
Mais quel véritable Médecin digne de ce nom, du serment qu’il aura prêté, acceptera pareille forfaiture ?
Veut-on la preuve de mes dires ? La voici, avec cet excellent article ci-après sourcé :
Comment ne pas voir que nous avons désormais affaire à la mise en place très rapide de dispositions et de mesures scélérates, à l’image de ceux qui les auront pensées, décidées, prises, validées et camouflées derrière un appareil juridique de circonstance (loi, décret, circulaire etc.) que personne de sensé ne saurait valablement accepter tant il est désormais avéré que ce qui est mis en place l’est de manière irrévocable, sans garde-fous ni réel contrôle ?
Qui a déjà pris connaissance en détail du dispositif ALICEM[iii], ou encore de celui mis en place par la LOI n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence[iv] pour faire face à l’épidémie de covid-19 ?
Qui a lu ou se souvient de l’excellent roman de David Gruson[v] dans lequel il imagine une machine dénommée S.a.r.r.a, en référence à l’acronyme du « système automatisé de réponse rapide aux alertes » : un appareil sur lequel s’appuie pour prendre des décisions, dans son roman, le ministère de la Santé ? Se fondant uniquement sur des arguments statistiques, sans prendre en compte les intérêts individuels des personnes, cet ordinateur (de fiction) en vient à envisager de « sacrifier » les habitants de plusieurs quartiers de Paris, victimes de la fièvre hémorragique Ebola et mis en quarantaine au nom de la sauvegarde du reste de la population. « Je voulais, de cette manière, montrer que l’adoption d’une logique collectiviste peut conduire à des extrémités glaçantes », justifiait alors l’auteur.
Nulle exagération de ma part, Cher lecteur. Voyez plutôt ce que j’écrivais sur cette même tribune voici presque un an, le 23 mai 2019 :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/vivre-ensemble-etre-malade-215304
Nul besoin de « thriller médical » et encore moins de précautions littéraires ou politiquement « correctes » pour voir que les dystopies s’installent dans la réalité quotidienne ! Et pourtant, quel silence absolu en France !
« Trouvez simplement ce qu’un peuple est prêt à subir en silence, cela vous donnera la mesure exacte de l’injustice et du mal qui lui seront imposés, et cela continuera jusqu’à ce que se manifeste une résistance par les mots ou la violence, ou les deux. Les limites des tyrans sont fixées par l’endurance de ceux qu’ils oppressent. »
Ou leur lâcheté, tant il est vrai qu’un esclave n’est conscient de sa condition que lorsqu’il remue les chaînes qui l’entravent.
Fukuyama avait annoncé trop tôt et de manière trop exclusive la « Fin de l’Histoire ». Il s’est trompé car il aurait dû parler de la fin des histoires, mais plus précisément encore de leur succession, de leur apparition séquentielle sous forme d’événements perturbateurs révélateurs de l’impossibilité pour de pseudo-dirigeants, comme nous le voyons en France et en Europe, de se livrer à des exercices de prospective et de simple prévision.
I-Incompétence et cécité criminelles
Qui donc, à moins d’être ignorant, naïf, crédule, imbécile ou de mauvaise foi, peut encore sérieusement faire confiance à des histrions complètement délégitimés qui se sont installés dans le déni, font preuve d’un culot d’acier au point de se prendre pour des Super-Héros capables d’en remontrer sans vergogne à des sommités médicales et n’ont eu de cesse de mentir comme ils respirent pour tenter de courir après les événements et adapter la réalité à leur incurie et incompétence réunies ? Personne, et certainement pas moi.
Qui ne voit l’incompétence de ces clowns politiques qui envisagent la reprise des activités scolaires au mépris de toute prudence alors que l’on apprend, au lendemain du plan de déconfinement présenté par le Premier ministre devant un croupion d’Assemblée nationale, l’apparition signalée par l’hôpital Necker -« après que de jeunes enfants ont été hospitalisés avec des syndromes inflammatoires graves »-, d’une nouvelle maladie peut-être liée au Coronavirus, « maladie apparue récemment (et qui) ressemble à la maladie de Kawasaki, un syndrome vasculaire affectant les jeunes enfants et dont la cause reste indéterminée » ?
N’y a-t-il donc personne dans l’entourage du Dalmatien pour le tenir informé de l’actualité médicale ?
N’y a-t-il aucun « conseiller » pour suggérer au Premier ministre un temps de réflexion au vu de l’information suivante en date du 20 avril 2020 ( !) et qui montre que la France compte elle aussi une vingtaine de cas identifiés présentant ce type de syndromes, comme l’a signalé le centre de référence des maladies cardiaques congénitales complexes, le M3C-Necker, dans un message aux autres unités de l’hôpital. « Il est devenu clair depuis environ 3 semaines qu’un nombre croissant d’enfants de tous âges a été hospitalisé dans un contexte d’inflammation multi-systémique associant fréquemment une défaillance circulatoire avec des éléments en faveur d’une myocardite. La présentation clinique est pléomorphe et peut en imposer pour une forme incomplète de la maladie de Kawasaki, ce d’autant que certains ont des dilatations coronaires », explique le professeur Damien Bonnet, du M3C-Necker. Une « alerte à caractère épidémique » qui est « cruciale dans une période où l’activité programmée est susceptible de reprendre et à l’heure du déconfinement », ajoute-t-il. Sans affirmer qu’il existe un lien entre les deux pathologies, le professeur et son équipe s’inquiètent du« démarrage de cet afflux de jeunes patients retardé par rapport à celui de la pandémie en Ile-de-France » et qu’ils ne s’expliquent pas.
N’y a-t-il donc eu personne pour remonter au Président et au Premier ministre l’alerte donnée par le professeur Damien Bonnet, du M3C-Necker[vi] ?Il faut croire que non car si cela avait été le cas on peut encore imaginer que les termes de cette allocution eussent alors été différents.
On ne peut dès lors que souhaiter aux maires de France et aux parents d’enfants scolarisés – s’ils lisent ces lignes -, d’y réfléchir à deux fois avant que de mettre en œuvre le plan de déconfinement qui passe totalement à côté de la réalité de la situation. Puisse M. le Premier ministre qui a pris la fâcheuse habitude d’écarter les questions qui l’ennuient d’un « J’assume ! » péremptoire faire preuve de discernement en reportant la rentrée des classes au mois de septembre pour éviter d’avoir à assumer quelques explications floues[vii] devant les parents d’enfants qui auront été contaminés après le 11 mai prochain.
Qui ne voit par-delà de cette incurie et ce cafouillage permanents, ce rideau de fer, cette pierre tombale qui s’abattent sur la France avec un cadenassage de population digne d’un pays occupé militairement par un pouvoir étranger ? A ceci près que ledit pouvoir est désormais celui issu d’une militarisation d’une police de la santé et de la société civile qui joue en toute liberté sur la corde de la peur, de la menace et de la sanction alors qu’il eût fallu privilégier le civisme, la responsabilité, le courage de chacun et la mise en place de mesures médicales et sanitaires réellement efficaces en évitant de se réfugier derrière la girouette folle des avis contradictoires et incertains de « comités scientifiques » bidons auxquels là encore personne de sensé ne saurait sérieusement faire crédit (je parle ici en mon nom), sauf à vouloir risquer sa santé.
Comment ne pas voir que par-delà cet amateurisme ahurissant est en train de se mettre en place une logique totalitaire bio-médicale qui, elle, est en revanche redoutablement professionnelle ?
Loin d’être la solution, le confinement général fait partie du problème. Il révèle l’impuissance du pouvoir qui tente ainsi de camoufler sa gestion initiale chaotique et idéologique de la crise (comme par exemple son refus de fermer les frontières quand il en était encore temps), son imprécision en matière sanitaire, les carences lourdes de conséquences de notre économie nationale en matière industrielle dues aux délocalisations et à la doxa mondialiste, la situation dramatique du système hospitalier et, plus généralement, de manière rampante et accrue, la tiers-mondisation de l’État, la somalisation des villes et, soyons précis malgré la crudité du propos, le souk, le dawa, en un mot le bordel généralisé faute de dirigeants clairvoyants, courageux et efficaces, soucieux de l’intérêt bien compris de leurs concitoyens et pouvant compter sur une chaîne de commandement rigoureuse. Mais par-dessus tout, le confinement impose un contrôle de masse de type techno-totalitaire (contrôle social à la mode chinoise) et ruine le pays avec une chute de PIB abyssale. Comment ne pas voir que des réactions brutales et brouillonnes ont en effet enrayé toutes les activités au point que l’économie française, que MM. Macron et Philippe ont littéralement envoyée dans le mur, est officiellement en récession et s’est contractée de 5,8 % au premier trimestre comme le montre l’ Insee ?
II- Des « brigades sanitaires[viii] » aux Brigades de Loups
Car soyez-en persuadés, « volontarisme » aidant, voici très exactement comment les choses pourraient se passer :
-Avec, pour commencer, l’usage et le port désormais obligatoires des masques sanitaires soumis à une techno-police de surveillance dont voici un avant-goût (voyez le site ci-après et la tête réjouie des jeunes “startuppers” ) :
-Avec, ensuite, cette remarquable analyse sous la plume de Jacques Fradin[ix], Docteur en Médecine et membre de l’Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive, qui montre de quelle façon (je cite ses propos) « la société du risque », jusque-là pensée en termes étroitement économiques, avec les crises financières, tend à devenir la forme générale d’exercice du pouvoir biopolitique : pouvoir de la gestion du risque.
Pouvoir biopolitique, dit-il, non seulement légitimé par « la science », la techno-science bio-médicale par exemple, mais surtout par l’incertitude radicale, qui exige toujours plus de techno-science. Incertitude ramenée à une sorte de course technoscientifique, pour réduire « le risque », risque qui, sans cesse, réapparaît et impulse un mouvement d’accélération au capitalisme biopolitique.
Car, dit-il, il nous faudra vivre avec le virus, avec la menace épidémique et toute forme nouvelle de pandémie à venir ; non pas la démocratie à venir, mais la pandémie à venir (cela s’appliquant à toute forme de désastre « écologique »). Ainsi se dessine l’avenir biopolitique du monde, tant que l’économie sera considérée comme une priorité indiscutable, la biopolitique étant une expression du gouvernement économique ou du despotisme économique.
Et c’est cette nouvelle expression du despotisme économique en despotisme biopolitique (si bien dénoncé par G.Agamben) qui permet à l’économie de poursuivre son développement illimité, par exemple, par l’usage systématique et technologique du désastre (écologique, épidémique) comme moyen de poursuivre sa route. Biopolitique du confinement en récidive, et voilà la ritournelle du confinement comme métonymie du cycle du despotisme.
Nous sommes effectivement entrés dans le monde de L’Armée des 12 Singes, cette autre dystopie du réalisateur britannique Terry Gilliam qui, vingt-cinq ans après sa sortie, apparaît toujours comme une charge efficace contre la société de consommation et les errements de la science, sans qu’il y ait eu besoin d’écologiste radical accélérationniste, sans qu’il y ait eu besoin de complot apocalyptique[x].
(Et que l’on s’abstienne, ajouterais-je, de parler de « complotisme » ou de « fake news » alors que les faits sont sous nos yeux, indiscutables).
“Mais il faut convenir, continue J. Fradin, que le mythe sauvage du complot écologiste radical, sauver la terre en détruisant la vie humaine, prend une saveur exotique.”
Que le Lecteur veuille bien se rappeler à ce propos la scène de l’Agent Smith expliquant à Morpheus dans le film Matrix, le chef-d’oeuvre des frères Wachowski, que les êtres humains sont tels des virus :
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Nous sommes entrés dans le monde du confinement intermittent.Un rêve biopolitique, celui de la surveillance globale, se réalise.
Au nom de la préservation de la vie humaine (mais pas celle des virus !) il va donc falloir démultiplier les procédures de contrôle, de surveillance et, finalement, de punition des contrevenants, dont la réaction est (et sera alors) immédiatement prévisible.
Car, voyez-vous, la logique biopolitique du confinement intermittent ou répétitif est très simple :
-Ce mouvement, confinement, déconfinement, reconfinement, etc., doit se lire comme la métonymie du despotisme, du régime politique du capitalisme, qui est un régime cyclique (pouvant glisser, sans rupture, du libéralisme politique souple, mais ancré dans un libéralisme économique toujours autoritaire, jusqu’au fascisme contre révolutionnaire, la forme que prend le despotisme économique menacé).
-Le despotisme économique est un régime politique cyclique et dont le cycle (la ritournelle) se calque sur celui de l’économie. Notre actuelle pandémie, et la crise économique qui y est liée, étant un exemple parfait de cette variabilité du despotisme qui avait pris un virage répressif sécuritaire bien avant la crise épidémique ou la crise économique associée. L’état d’exception ou l’état d’urgence étant toujours inscrits au cœur de ce despotisme qui n’est que l’extension au monde entier (ou à la société entière) du « despotisme d’entreprise » avec son pouvoir autoritaire.
Bien entendu, comme en 2001 ou en 2008, il y a toujours un « bon prétexte » pour instaurer « l’état d’urgence ». Mais cet état d’exception n’a rien d’une exception ; il est toujours prévu de le sortir régulièrement de sa caverne constitutionnelle.
Un peu comme les tanks et automitrailleuses que l’on sort de leurs casernes (méthode Old School) ou, mieux encore (“That’s dope, man !”), avec les drones équipés d’armes automatiques (cf. la maison Songar, un rêve pour ministre de l’Intérieur), parfaits pour le contrôle des foules désireuses d’affirmer en milieu urbain leurs revendications sociales ou droits démocratiques :
https://www.slashgear.com/turkeys-military-drones-will-bring-machine-guns-to-the-air-16603349/
Il faut insister sur l’idée de prétexte imparable, le frère jumeau du mensonge déconcertant.
Et, de manière absolument stupéfiante, mais prévisible, les deux frères gardiens du despotisme (mensonge & menace) reviennent en guest stars.
Protéger, sauver, prendre soin, le care, tout cela constitue un prétexte imparable.
Prétexte toujours combiné aux mensonges les plus gros, tel celui du gouvernement qui se prétend le meilleur protecteur de ses sujets (encore que cette fois-ci il fasse preuve d’un amateurisme criminel) comme le montre la vidéo d’un médecin excédé par ce qu’il voit et entend, écoutez bien :
Et comme l’explique encore J. Fradin, « nous retrouvons toujours comme noyau du despotisme la plus ancienne politique de la religion (pastorat et protection, aide et service avec sa corruption essentielle. Corruption qui se retrouve sous la forme de la corruption du serment d’Hippocrate, serment transformé en logique totalitaire bio-médicale. Maximisation biopolitique : (car) qui aime bien contrôle bien, culpabilisation et châtiment, le plus ancien mode religieux.
Partons de l’hypothèse biopolitique, actualisée par la pandémie.
Une épidémie menace la vie ; il faut s’en protéger. Et la défense de la vie exige des « mesures extrêmes ».Il va falloir vivre LONGTEMPS avec le virus. (Comme avec le Terrorisme, ajouterais-je pour ma part, rappelez-vous cette ânerie d’un autre ex-Premier ministre). Et, donc, il faudra continuer à observer LONGTEMPS les nouvelles règles disciplinaires, comme « la distanciation » ou « le confinement », règles permanentes dont l’application sera répétitive. Mobilisons un vieux conte (une vieille fable) : tous n’en mouraient pas, mais tous étaient frappés ou menacés. Traitons alors l’épidémie comme une maladie classique, le diabète, par exemple ; considérons l’épidémie comme un diabète généralisé à l’ensemble de la population, tout le monde étant supposé soit l’avoir, soit l’avoir eu, soit l’avoir en futur.
Il faudra donc une surveillance permanente, (du) style diabétique, mais adaptée à l’épidémie.
Les sujets du gouvernement économique deviennent, de plus, des malades « à suivre » ou à surveiller (sans parler de l’auto-discipline nécessaire). En définissant les sujets comme des malades (en rémission) on introduit de nouvelles règles de l’espace public.
-Protection d’autrui : port du masque obligatoire, obligation du masque dans l’espace public.
-Distances de sécurité : distanciation permanente dans l’espace public, interdiction des attroupements ou des concentrations (avec la question importante de la gestion de toutes les concentrations). (Pas plus de 100 kms !).
-Suivi permanent statistique par des tests démultipliés.
-Reprise régulière des confinements ; des confinements répétés étant prévisibles.
S’ensuivra la mise au point de stratégies de « confinement-déconfinement » à répétition.Si l’on se concentre uniquement sur la question des distances à respecter, sur la question de la distanciation obligatoire, il est évident que les transports de masse et les écoles, les concentrations scolaires, posent (et vont poser) de redoutables problèmes.
Ces problèmes exigent (exigeront), pour leur solution, un accroissement de la surveillance et de l’auto-surveillance (ou de la délation) et un accroissement de l’autoritarisme (toujours notre glissement cyclique du despotisme, ici vers plus de dictature, médicalement justifiée).
Mais c’est toute l’activité professionnelle qui doit être repensée, au moyen d’un renforcement de toutes les normes de « sécurité ». Avant même la reprise du travail il faudra envisager un renforcement des contraintes au travail, pour le rendre « sûr ».
(Quid du « travail au noir » et de l’économie « grise » ou « souterraine » ?)
On pourra imaginer des décalages horaires systématiques pour alléger la concentration dans les transports, veiller à ce que les entreprises et les bureaux mettent au point des protocoles de sécurité très contraignants, avec, derrière, la nécessité du renforcement de la fonction sécuritaire de l’État, pour rendre obligatoires les protocoles « de protection ».
Il en ira de même pour les commerces avec la modification de la structure des restaurants, des cafés, des cinémas, des théâtres, etc., pour les transformer en espaces de « distanciation ».
Tous les lieux de concentration seront à traiter comme des écoles. (En attendant le retour de nouveaux camps de concentration pour les « réfractaires » ?)
D’un seul coup, voilà que le pouvoir disciplinaire revenu s’accroit considérablement,
sans changement apparent de régime politique, mais par (brusque) glissement (techno-policier, techno-médical) et en tout cas principalement despotique.
Guignols sinistres que ces pseudo-dirigeants qui font n’importe quoi après avoir triché et trompé la population toute entière, comme un PDG qui aurait caché la réalité des comptes aux actionnaires, comme un président de la République, un Premier ministre et un gouvernement qui ont sciemment travesti la réalité, minimisé la menace et pour tout dire menti à toute la population en continuant de la brutaliser d’une autre manière.
Imagine-t-on un seul instant un conflit militaire faisant soudain irruption sur le territoire et obligeant à lutter contre un ennemi intérieur et extérieur ?
Le constat serait très vite effectué et nul doute au vu de la désorganisation, de l’imprévision, de l’impéritie et de l’incurie actuelles dont nous sommes actuellement témoins qu’avec de pareils incapables à la tête de la France, l’agression se solderait par une défaite immédiate sinon une capitulation devant la cruauté et l’irrésistibilité des événements.
Le système des économies, au moindre coût, qui avait présidé à la construction de tous les établissements de concentration humaine (comme les restaurants, en attendant les cinémas, les salles de concerts, les stades, les trains, les avions, les paquebots etc.) doit/devra être remis en cause avec, n’en doutons pas, des menaces de fermetures administratives de ces établissements qui deviendront hors normes (apparaîtront les « nouvelles normes N Covid », comme les « nouveaux masques homologués, avec label et « logo » officiels).
Les concentrations de populations, fêtes, mariages, (baptêmes, communions, obsèques), festivals, réunions politiques, manifestations ne seront plus autorisées. Et, il faudra continuer LONGTEMPS à observer les règles de distanciation (incorporées dans les nouvelles normes N Covid). (Et ce d’autant plus, nous corrigeons) que les tests, PCR ou sérologiques, ne donnent que des informations incertaines.
Et c’est cela, de nouveau (veuillez revenir au début de l’article) qui est le nœud coulant de l’étranglement biopolitique, comme l’énonce J. Fradin, : non pas le savoir ou la science, mais l’incertitude radicale.
Cette incertitude absolue sera déployée comme justification des contrôles les plus sévères car une personne infectée (ou testée infectée) n’est pas une personne immunisée (lire la fable politique derrière la proposition bio-médicale). L’immunisation définitive, par infection ou vaccination, n’est vérifiée que pour très peu d’infections. Et, pour notre cas pendable, à coronavirus, rhume, grippe, pneumopathie, l’immunisation par infection est de très courte durée ; durée essentiellement incertaine, certainement très courte (moins d’un an) et, surtout, soumise à des variations individuelles très fortes. (Comprenez-vous ? Ce qui sera « safe », valable un jour, une heure, une semaine à un endroit ne le sera plus au temps et au lieu suivant).
Car l’infection ne présente pas une protection, l’infection faite n’implique PAS l’immunité acquise (impossibilité du schéma de l’immunité de groupe). Il y a même un risque, toujours l’incertitude, de réinfection chez les malades supposés guéris ; (car) les anticorps ne protègent pas d’une réinfection, la mémoire immunitaire étant incertaine ou faible. On peut même imaginer (à croire que l’imagination des virus est sans limite, ajouterais-je), que des mutations virales s’effectuent et s’effectueront pour contourner aléatoirement la mémoire immunitaire, le processus viral restant en état de bon fonctionnement, par destruction sélection, la fameuse guerre de contournement de l’immunité.
Certes, les campagnes de tests, PCR ou sérologiques, ont une fonction statistique de gestion biopolitique, et non pas une fonction d’information individuelle (information qui restera toujours entachée de doute). Fonction statistique d’évaluer la proportion des personnes infectées, mais pas nécessairement immunisées ou seulement immunisées pour un temps court et toujours indéterminé. Mais la détection de l’infection n’étant pas la preuve de l’immunité, les règles de gestion biopolitique (que nous avons présentées juste avant) devront être maintenues LONGTEMPS.
Et c’est là que (trouvaille lumineuse de J. Fradin dont je continue de citer les propos) « le temps long du longtemps » est (et sera désormais) la conséquence de l’incertitude radicale, étant ici rappelé que ce qui augmente le risque est que pour les (porteurs) asymptomatiques il faut un délai de 15 à 30 jours pour l’apparition des marqueurs d’infection (que l’on peut tester).
Il faut donc considérer que les tests, surtout les tests rapides à bandelettes, grand public, ne seront que des check points de surveillance (qui seront automatisés, avec des testeurs digitaux connectés obligatoires remplaçant les montres et les smart phones). Car il faut renouveler la surveillance, comme pour les diabétiques (nous avons fait l’hypothèse d’un traitement biopolitique analogue à celui du diabète, traitement essentiellement construit sur des normes de sécurité et sur la surveillance).
D’où l’apparition inéluctable de passeports sanitaires ou de carnets sanitaires(sur le modèle des anciens carnets ouvriers ou du Carnet International de Vaccinations de couleur jaune, modèle OMS) ; carnets, passeports, qui seront bien sûr digitalisés et mis à jour automatiquement (grâce aux bracelets électroniques connectés de tests).
Et (puisqu’il y aura) des contrevenants, des fraudeurs et des falsificateurs, il y aura un marché du faux passeport sanitaire ; il y aura donc une police biopolitique spécifique (retour à la lutte contre « le marché noir »).Tous ces tests, incorporés ou pas, vont permettre une surveillance statistique de la population malade ou infectée (ou en puissance).
En faisant l’hypothèse que la population infectée est immunisée, même pour un temps court, 1 ou 2 mois, il est possible alors d’effectuer un calcul économique, pour réorganiser la production. Mais au niveau individuel, la notion de risque statistique ne joue jamais.
Au niveau individuel, le test rapide indique si oui ou non, présence ou pas d’anticorps, on a été infecté. Mais cela n’est pas un indicateur fiable de protection immunitaire (vu ce que nous avons dit sur la mémoire immunitaire, auquel il faut ajouter la forte variation individuelle, la fameuse comorbidité ou l’état général physique ou psychique, les baisses d’immunité).
Le régime biopolitique se clôt alors par la transformation générale des malades en suspects. »
Et c’est ainsi que l’on retrouve tout tranquillement et insidieusement les plus vieilles formes de police, avec les régimes de suspects et les lois qui les régissent.
Et quant à l’emploi futur de la population « confinée » qui va rapidement réaliser que, même en « télétravaillant », sa place n’aura plus besoin d’être physiquement dans un bureau, remémorons-nous cet excellent dialogue tiré du film Margin Call https://www.slate.fr/story/54879/margin-call-lehman-brothers où, en quelques heures – nous sommes en 2008 – il s’agit de déboucler une position financière alors que la crise est désormais ouverte :
John Tuld : Maybe you could tell me what is going on. And please, speak as you might to a young child. Or a golden retriever. It wasn’t brains that brought me here ; I assure you that.
John Tuld : So, what you’re telling me, is that the music is about to stop, and we’re going to be left holding the biggest bag of odorous excrement ever assembled in the history of capitalism.
Peter Sullivan : Sir, I am not sure that I would put it that way, but let me clarify using your analogy. What this model shows is the music, so to speak, just slowing. If the music were to stop, as you put it, then this model wouldn’t even be close to that scenario. It would be considerably worse.
John Tuld : Let me tell you something, Mr. Sullivan. Do you care to know why I’m in this chair with you all ? I mean, why I earn the big bucks.
Peter Sullivan : Yes.
John Tuld : I’m here for one reason and one reason alone. I’m here to guess what the music might do a week, a month, a year from now. That’s it. Nothing more. And standing here tonight, I’m afraid that I don’t hear – a – thing. Just… silence.
John Tuld : So you think we might have put a few people out of business today. That its all for naught. You’ve been doing that everyday for almost forty years Sam. And if this is all for naught then so is everything out there. Its just money ; its made up. Pieces of paper with pictures on it so we don’t have to kill each other just to get something to eat. It’s not wrong. And it’s certainly no different today than its ever been. 1637, 1797, 1819, 37, 57, 84, 1901, 07, 29, 1937, 1974, 1987-Jesus, didn’t that fuck up me up good-92, 97, 2000 and whatever we want to call this. It’s all just the same thing over and over ; we can’t help ourselves. And you and I can’t control it, or stop it, or even slow it. Or even ever-so-slightly alter it. We just react. And we make a lot money if we get it right. And we get left by the side of the side of the road if we get it wrong. And there have always been and there always will be the same percentage of winners and losers. Happy foxes and sad sacks. Fat cats and starving dogs in this world. Yeah, there may be more of us today than there’s ever been. But the percentages-they stay exactly the same.
Marging Call, J.C. Chandor (2011), Jeremy Irons : John Tuld[xi]
Le monde entier, la planète toute entière ont été infectés et chacun évite soigneusement de se poser la question de savoir qui a fait quoi, comment et pourquoi, et de quelle manière il va falloir agir et qui devra rendre compte, fournir quelques explications et réparer un préjudice humain…mondial avant que d’en réparer les conséquences économiques et financières, politiques, sociales et humaines.
Car l’on en revient toujours à chacun d’entre-nous et au fait qu’à la différence des médiocres criminels qui prétendent encore nous gouverner et de leurs complices, que je ferai juger pour l’ensemble de leurs agissements mortifères, je sais très exactement quelles mesures immédiates il convient de prendre pour enrayer le processus actuel, assurer la restauration de la sûreté des personnes et des biens, la prospérité économique et financière et la souveraineté pleine et entière de la France.