Le nouveau show d’Alexei Navalny est une nouvelle offensive de l’Occident contre la Russie qui commet un péché impardonnable: la Russie veut rester … russe. L’ancien ministre des affaires étrangères, Hubert Védrine, a bien résumé ce que l’Occident ne peut accepter ” il y a une espèce de fureur occidentale qui s’exerce contre les Russes parce qu’ils sont restés des Russes au lieu de devenir des sociaux-démocrates scandinaves comme tout le monde.”. Il n’admet pas que la cérémonie du 9 mai – qu’il boycotte – ne soit pas remplacée par une gay-pride.
Quand Poutine arrive au pouvoir en 2000, il succède à Boris Eltsine, à bout de souffle, qui faisait naufrage dans l’alcool. Il a appliqué une stratégie classique: se faire passer pour un bureaucrate corruptible et soumis que les oligarques, qui ont pillé la Russie durant la décennie 1990, pourront manipuler. Mais qui a créé les oligarques? L’Occident, qui a imposé les thérapies de choc sous l’impulsion du FMI et de la Banque mondiale, dont Charles Wiplosz, économiste ultra-orthodoxe, a été le conseiller de Boris Eltsine. Les oligarques sont le résultat des privatisations imposées à la Russie, des anciens bureaucrates communistes qui ont fait fortune en achetant les biens publics une bouchée de pain. Regraoupés au sein du groupe dit des “sept banquiers” ils ont mis la Russie en coupe réglée sous Eltsine, amenant un recul de son n iveai de vie de 40% du PIB.
Poutine va devoir utiliser une minorité d’oligarques contre les autres (comme son partenaire de judo Arkadi Rotenberg). D’une part il avait besoin d’alliés pour lutter contre l’Etat profond qu’avaient constitué les oligarques, d’autre part il avait besoin d’argent au moment où l’argent public faisait défaut en Russie, pour financer les investissements publics et relancer l’économie. Il fixa une règle: les oligarques pouvaient continuer à faire leur cuisine d’oligarques mais à condition de ne pas faire de politique et de financer les investissements publics. C’est Arkadi Rotenberg qui a financé la construction du pont de Kertch reliant la Crimée à la Russie continentale, suite au retour de la Crimée au sein de la Fédération de Russie.
Navalny, qui n’a que très peu d’écho en Russie hormis chez de très jeunes russes sensibles à la propagande occidentale et aux appels du gauchisme mondain, est une création des services occidentaux, américains et anglais essentiellement. Il bénéficie du soutien du Parti Communiste, qui est une réelle force d’opposition mais pas favorable pour autant à l’Occident. Dans cette vidéo, le politologue Xavier Moreau , saint cyrien et ancien officier para et diplômé de la Sorbonne en histoire des relations internationales, fait une analyse approfondie de ce phénomène et notamment de l’affaire du château luxueux censé appartenir à V. Poutine mais en fait un projet d’hôtel de luxe comme il en existe à Davos ou à Gstaad, qu’Arkadi Rotenberg reprend à partir de la faillite d’un ancien projet qui a fait faillite.
La Russie fait partie des sujets dont il est devenu impossible de parler. Pour l’idéologie dominante, il n’y a plus de “faits”, soit des réalités objectives à partir de laquelle on construit une analyse. Les faits sont devenus politiques. Ils sont de droite ou de gauche, ou plus exactement depuis que ces deux notions ont fusionné avec le macronisme, mondialistes ou souverainistes. Quiconque conteste l’idéologie dominante se voit taxé de “complotisme” ou de quelque machinphobie, de racisme, de nazisme ou de quelque autre absurdité. Dès que l’on entend le mot Russie, il faut débiter les vérités officielles de la presse stipendiée du régime, même – et surtout- si on n’est jamais allé en Russie.
Ecoutons donc Xavier Moreau. Tout est dit: