Libération, le Monde : chronique d’une haine de la France ordinaire

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Libération, le Monde : chronique d’une haine de la France ordinaire

Par Laurent Pinsolle

Il y a deux ans, face à un journaliste du Monde qui ironisait sur « le protectionnisme dans un seul pays », Jacques Sapir lui avait répliqué que « la haine de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles ». Un propos malheureusement trop souvent applicable à certains journaux…

La passe de trois de Libération

A vrai dire, quand je l’avais entendu, j’avais trouvé qu’il y allait un peu fort, mais en prenant de recul, il faut bien constater à quel point il avait vu juste. On peut revenir à l’éditorial rageur de Serge July le lendemain du « non » au TCE, réduit à « des cris de douleur, de peur, d’angoisse et de colère que l’électorat de gauche a poussé dans les urnes », dénonçant la xénophobie contre le « malheureux plombier polonais ». Il assurait alors que « l’Europe est pourtant le seul espace social de la planète que la charte des droits sociaux devrait renforcer » : transmis à Athènes, Lisbonne et Madrid…

Libération s’était aussi illustré par un détestable appel publié peu après la victoire de François Hollande : « Jeunes de France, votre salut est ailleurs : barrez-vous ! ». Dans une resucée mal digérée de mai 1968, les « auteurs » appelaient la jeunesse à quitter un pays dirigé par « une gérontocratie, ultracentralisée et sclérosée », où la croissance est trop faible et le chômage trop haut, comme si cela n’était que le cas à Paris et pas à Londres, Tokyo ou Pékin. Ces analphabètes de la politique en venaient même à vanter Tbilissi, en oubliant toutes les limites de la démocratie géorgienne.

Bien évidemment, ces mercenaires mondialisés appellent à partir « pour améliorer votre niveau de vie ». Ce faisant, ils se ne rendent même pas compte de la vulgarité d’un tel appel, bien illusoire pour 90% des Français, qui n’ont pas les moyens d’aller tenter l’aventure en Chine ou au Brésil, contrairement à eux. Car leur appel n’est pas véritablement destiné à cette jeunesse des banlieues derrière laquelle ils s’abritent pour se donner bonne conscience, mais à leurs amis du show biz et du sport pour qui « ce n’est pas uniquement votre pays de naissance qui est vôtre mais le monde tout entier ».

Car il faut rappeler qu’un des signataires de l’appel, fondateur des dîners de l’Atlantique, dit ailleurs « se sentir américain en Europe et européen aux Etats-Unis ». Cette petite élite ne se sent plus aucun lien avec la nation qui a pourtant fait ce qu’ils sont. Pas étonnant que Libération ait pris une position aussi tranchée et caricaturale dans le débat sur la loi Fioraso, en faisant sa une en anglais. Tout le problème de Libération est qu’à force de détester la France, il n’y a plus beaucoup de français qui aiment le lire, comme le démontrent les chiffres de l’OJD sur sa diffusion.

Au Monde, la sainte Europe et la méchante France

Au Monde, la haine de notre pays est à peine moins violente. Il suffit de lire le papier de Françoise Fressoz qui évoque « la haine française à l’égard de Bruxelles », qui dénonce « la détestation de l’Europe bruxelloise de la droite et de la gauche ». Elle souligne justement l’hypocrisie qu’il y a à dénoncer les recommandations de la Commission tout en soutenant (PS comme UMP) le « pacte budgétaire européen » (le politiquement correct pour parler de la camisole budgétaire européenne). Néanmoins, elle oublie que la démocratie, c’est aussi la liberté de penser et choisir de ne pas être gouverné depuis Bruxelles.

Et elle est bien hypocrite en qualifiant cette « délégation de souveraineté » de « décision très politique, et non une revanche de technocrates ». Quel culot de qualifier les recommandations des eurocrates à des gouvernements démocratiques de « décision très politique » ! Où l’on voit que certains sont prêts à dire ou écrire n’importe quoi pour justifier la course folle de cette Europe monstrueuse dans la remise en cause de nos idéaux démocratiques et nos conquêtes sociales. Il faut lire également le papier de Georges Ugeux, qui dénonce « des réactions déplacées » mais aussi la hausse du SMIC !

En fait, il est difficile de ne pas voir dans ses journaux poindre une forme de haine de la France (et du peuple) qui les poussent dans les bras d’un « rêve fédéraliste européen » aux accents souvent post-démocratique (pour être gentil), néolibéral et étasunien. 

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